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Le réchauffement climatique sera deux fois plus marqué en Suisse qu'ailleurs dans le monde

Les montagnes et les glaciers qui font la fierté de la Suisse sont aussi à l'origine d'un particularisme climatique. Eloigné de la mer, notre pays devrait se réchauffer deux fois plus que la moyenne mondiale, estimée à 2°C d'ici la fin du XXe siècle. L'écosystème fragile et particulier de la Suisse devrait s'en trouver profondément modifié.

27 nov. 2015, 11:00
La topographie de la Suisse fait qu'elle se réchauffe plus vite que d'autres pays.

L'objectif est sur toutes les lèvres à l'approche de la Conférence de Paris sur le climat (COP21): limiter à 2°C le réchauffement climatique global entre le début de l'ère industrielle et la fin du XXIe siècle. Mais en Suisse, l'augmentation pourrait atteindre plus du double. En cause: la topographie et un écosystème particulièrement sensible.

Premier constat: la température moyenne en Suisse a augmenté de 1,75°C de 1864 à 2012, alors que la moyenne mondiale est de +0,85°C pour la même période. Ces données se basent sur le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), publié en 2014, et sur les mesures de MétéoSuisse, que l'on retrouve sur le site de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV).

"En extrapolant, un réchauffement moyen mondial de 2°C se traduirait en Suisse par une augmentation de la température de 4°C", indique à l'ats José Romero, responsable du domaine Science Environnement International à l'OFEV.

Pourquoi? "Le réchauffement mondial est la moyenne des températures continentales et océaniques. Or les continents se réchauffent plus que les océans. Pour la Suisse, qui est purement continentale, la hausse est plus élevée que la moyenne mondiale", explique le spécialiste.

"La Suisse est un écosystème particulier, avec un relief accidenté, loin de la mer dont l'influence se transmet par les vents", ajoute le spécialiste. Elle est "entre deux chaînes de montagnes, avec d'importants glaciers ainsi que du permafrost en altitude", deux éléments qui sont à la fois affectés par l'augmentation des températures globales et ont un effet régulateur sur la température locale.

"Plus chaud plus haut"

De plus, "on constate qu'en Suisse, le niveau du zéro degré s'élève de 60 mètres tous les dix ans en hiver, et de 75 mètres en été. Il fait donc de plus en plus chaud de plus en plus haut", ce qui, à la longue, pourrait modifier la végétation, les forêts en montagne par exemple. "Il s'agit d'un écosystème complexe, très sensible" ajoute M. Romero.

Parmi les effets déjà observés, MétéoSuisse et l'OFEV mentionnent l'augmentation du nombre de jours de plus de 30°C et le recul de celui des jours de gel: une centaine à Zurich dans les années 60 contre une septantaine aujourd'hui. Et la perte de volume des glaciers alpins est estimée actuellement à 2 à 3 % par an.

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