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Le très critiqué président turkmène Berdymukhamedov est en visite en Suisse

Le très critiqué président turkmène Gurbanguly Berdymukhamedov, notamment pour violations des droits de l'homme, est en visite officielle en Suisse ce lundi.

08 oct. 2012, 08:16
Le président turkmène, Gurbanguli Berdymukhamedov, est en visite officielle en Suisse ce lundi 8 octobre 2012.

Ex-république soviétique située entre l'Iran, l'Afghanistan et l'Ouzbékistan, le Turkménistan est un des pays les plus isolés au monde. Son président Gurbanguly Berdymukhamedov, en visite en Suisse lundi, est souvent critiqué pour des violations des droits de l'homme et l'oppression de ses contradicteurs.

Les organisations de défense des droits de l'homme dénoncent régulièrement les dérives totalitaires du régime turkmène. Depuis la fin des années 90, difficile pour elles, et même pour l'ONU, d'entrer dans le pays. Dans son rapport 2009 par exemple, Amnesty International (AI) a épinglé ce pays d'Asie centrale.

L'ONG relatait le cas de "plusieurs militants" de la société civile emprisonnés à l'issue de procès "non équitables". Amnesty soulignait en outre, d'une manière générale, que les représentants des pouvoirs publics jouissent "d'une très large impunité".

La directrice de la section suisse d'Amnesty, Manon Schick, a pris position à l'occasion de la visite du chef d'Etat turkmène à Berne. Elle exige que la présidente de la Confédération Eveline Widmer-Schlumpf ne passe pas sous silence la question des droits de l'homme.

Mme Schick évoque notamment des rapports sur la torture dans les prisons turkmènes. Les voix dissidentes sont réduites au silence, selon elle.

Tortures dans les prisons

Même revendication du côté de l'ONG Human Right Watch (HRW): une rencontre avec le dirigeant turkmène entraîne "clairement la responsabilité" d'aborder la question de la situation des droits de l'homme dans ce pays, affirme Veronika Szente Goldston, la responsable Europe et Asie centrale chez HRW, interrogée par l'ats.

Mme Goldston rappelle elle aussi les rapports dénonçant des tortures et mauvais traitements dans les geôles du Turkménistan.

Et de préciser les autres questions brûlantes qui doivent être évoquées lors d'une telle visite: détentions illégales d'opposants, restrictions de voyage, blocage de l'accès du pays aux organisations des droits de l'homme ainsi que le non respect de la liberté d'expression et de la liberté des médias.

Espoirs envolés

L'espoir d'une amélioration de la situation des droits humains après la mort, en 2006, du président et auto-proclamé "Chef de tous les Turkmènes" ("Turkmenbachi"), Saparmourat Niazov, se sont entre-temps envolés, souligne la responsable de HRW.

A son arrivée au pouvoir, le nouveau président Berdymukhamedov semblait vouloir réformer et ouvrir son pays. Il avait promis de promouvoir l'entreprise privée, de conserver les avantages sociaux pour le peuple et de créer de nouveaux emplois. Et il a annulé quelques décisions de son prédécesseur, autorisant ainsi les cinémas, le cirque, l'opéra et les cafés internet.

Mais sinon, dans l'ensemble, toutes ses promesses sont restées lettre morte, relève Mme Goldston. Elle ne croit donc guère aux plus récentes annonces du président, qui a évoqué la fin du système de parti unique et l'autorisation de la formation de nouvelles formations politiques.

Ancien dentiste devenu ministre de la Santé, Gurbanguly Berdymukhamedov avait été élu la première fois en février 2007 avec 89 % des voix. Il a été réélu en février 2012 avec cette fois-ci 97,14% des suffrages.

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