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Les 100 ans de la grève générale de 1918 célébrés à Olten

Il y a tout juste 100 ans, la grève générale était décrétée en Suisse. Samedi, à Olten, en présence de la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, 1400 personnes ont commémoré cet événement, rappelant que les droits des travailleurs - des travailleuses en particulier - devaient encore être défendus.

10 nov. 2018, 14:27
/ Màj. le 10 nov. 2018 à 16:00
Les responsables du comité d'Olten, à l'origine de la grève générale de 1918.

Près de 1400 personnes ont commémoré la grève générale de 1918 samedi dans les anciens ateliers principaux des CFF à Olten (SO). L'occasion pour Simonetta Sommaruga de rappeler que l'égalité salariale n'est toujours pas une réalité en Suisse.

Lors d'un discours, la conseillère fédérale a rappelé que les femmes s'étaient démenées, en 1918 comme toujours, pour approvisionner les grévistes, soutenir le comité de grève et s'occuper des enfants. Sans récolter le moindre remerciement.

"Le droit de vote pour les femmes figurait alors tout en haut des revendications", a rappelé la cheffe du Département de justice et police (DFJP) selon la version écrite de son allocution. Mais "il dégringole ensuite pour devenir le dernier des soucis des hommes de ce pays."

 

 

Des décennies de lutte

"Il a fallu des générations de femmes pour lutter contre la discrimination et l'exclusion, pour secouer les carcans", a poursuivi la ministre.

En 1969, des femmes marchent sur Berne par milliers. Et posent leurs conditions: le Conseil fédéral pourra signer la Convention européenne des droits de l'homme, mais seulement quand les femmes auront le droit de vote.

Deux ans plus tard, la Suisse devient enfin ce qu'on appelle une démocratie: les femmes ne sont plus des mineures au plan politique. "Nous avons maintenant le droit de vote et d'éligibilité. Mais pas l'égalité dans la réalité", a souligné Mme Sommaruga.

"Combattre ensemble"

La présidente du syndicat Unia, Vania Alleva, a de son côté appelé à une nouvelle grève des femmes en 2019 pour exiger l'égalité salariale.

Selon elle, c'est lors d'une grève qu'on distingue le mieux les raisons pour lesquelles les travailleurs ont avantage à se regrouper dans un syndicat et à combattre ensemble pour leurs intérêts.

Mme Alleva a cité à titre d'exemple les actions de protestation des maçons durant les dernières semaines. "La grève est plus actuelle et nécessaire que jamais en Suisse", a-t-elle estimé.

 

 

Une étape vers la Suisse moderne

Pour Paul Rechtsteiner, président de l'Union syndicale suisse (USS), la grève nationale de 1918 fait partie des grandes étapes de la Suisse moderne. Elle a donné le coup d'envoi à la construction d'un Etat social.

Après l'ultimatum du Conseil fédéral, le Comité d'Olten, qui avait appelé à la grève générale pour le 12 novembre 1918, a eu la sagesse de la stopper le 14 pour éviter un bain de sang suite à la mobilisation de l'armée, a rappelé M. Rechtsteiner.

Outre le droit de vote des femmes, les grévistes exigeaient notamment une prévoyance vieillesse et la semaine de 48 heures.

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