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Les cantons ne sont pas tous égaux face aux migrants

Face à l'afflux de migrants en Suisse, certains cantons sont mieux préparés que d'autres. Tour d'horizon du côté de Zurich, Genève et Vaud.

05 nov. 2015, 11:11
Des femmes requérants d'asile au Chalet-à-Gobet (VD).

A Zurich, les communes devront accueillir sept migrants pour 1000 habitants dès le 1er janvier 2016 contre cinq actuellement. Les maires montent au créneau. Face à la pression des arrivées de migrants relativement forte dans toute la Suisse, certains cantons sont mieux préparés que d'autres.

A Genève, près de 1000 requérants d'asile ont été accueillis cette année, a dit Bernard Manguin, porte-parole à l'Hospice général. Au total, plus de 6000 personnes vivent pour moitié dans les centres d'hébergement, dont 400 en abris de protection civile et pour moitié dans des logements individuels.

Près de 1000 d'entre elles ont obtenu un statut qui leur permettrait de quitter ces structures d'accueil. La crise du logement explique essentiellement cette situation.

Réquisition de logement

En moyenne, un requérant reste quatre ans et demi dans le circuit de logement de l'asile à Genève. Selon Bernard Manguin, les capacités d'accueil sont dépassées, tandis que l'année n'est pas terminée.

C'est là que le canton peut faire appel aux communes, avec plus ou moins de succès. Pour faire plier les récalcitrantes, Genève vient de se doter du dispositif Osiris, par voie d'arrêté, lui permettant de réquisitionner des abris PC ou autres logements.

Dans le canton voisin, Vaud dispose déjà de cette possibilité, explique Evi Kassimidis, chargée de communication de l'Etablissement vaudois d'accueil des migrants (EVAM), l'organisation qui gère la prise en charge, l'assistance et l'hébergement des requérants d'asile. Le département cantonal de l'économie et du sport peut ainsi obliger une commune de plus de 2000 habitants à mettre à disposition son abri PC.

Se dédouaner politiquement

"Le département concerné y a souvent recours", par exemple dans la région nyonnaise. Mais des communes jouent aussi le jeu de la solidarité, comme Renens. D'autres en revanche demandent expressément que le canton réquisitionne "officiellement" l'abri PC: cela permet à leurs autorités de se dédouaner politiquement auprès de la population, pas toujours favorable à l'accueil de migrants.

Comme à Genève, près de 6000 migrants sont accueillis dans les immeubles de l'EVAM, les abris PC ou autres logements individuels. Là aussi, quelque 900 d'entre eux auraient déjà pu quitter ces structures.

"Nous posons un délai pour les célibataires, mais c'est déjà plus difficile avec les familles", relève Céline Kolhprath. Le séjour dans les abris PC peut aller jusqu'à neuf mois, voire un an, "ce qui est considérable".

Contrairement à Zurich, les cantons de Genève et Vaud ne fixent pas de quota par commune. L'EVAM se réfère toutefois à un ratio pour éviter une trop forte densité de migrants par endroits.

Le système des quotas existe en revanche entre Confédération et cantons, en rapport à leur population. Vaud reçoit ainsi du Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) le devoir d'héberger 8% des requérants ayant déposé une demande d'asile en Suisse. Cela devrait avoisiner 3000 personnes pour 2015. A Genève, le taux est fixé à 5,7%. Il est de 17% à Zurich et de 13,5% à Berne.

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