Le Conseil d’Etat zurichois en est sûr: la distribution gratuite de corans dans les rues «n’est qu’un prétexte pour endoctriner et pour mener des activités illégales» en lien avec le djihadisme. S’appuyant sur une expertise juridique, la première en Suisse, il a recommandé, vendredi dernier, à ses communes de ne pas autoriser les demandes de stands de l’action «Lis!», dont les organisateurs sont proches de mouvements salafistes.
«Cela n’a rien à voir avec le Coran en tant que tel ou avec la liberté religieuse: je ne connais pas de cas de personnes distribuant la Bible et faisant l’objet d’une enquête pénale», a déclaré le conseiller d’Etat Mario Fehr (PS) en présentant les résultats de l’expertise juridique. Selon lui, le seul argument est sécuritaire: en propageant, sous couvert de textes religieux, des appels à la violence, ces actions «foulent au pied les valeurs de l’Etat de droit».