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Les igloos des anti-WEF attirent les médias à Davos

Dans le village de Davos, les opposants au WEF ont construit un village d'igloos où ils demeurent jour et nuit pendant la durée du Forum économique. Cette idée originale suscite la curiosité des médias du monde entier et permet aux altermondialistes de rester sur le devant de la scène.

24 janv. 2012, 20:45
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«Depuis trois jours, c'est le défilé de journalistes: Al-Jazeera, CNN, Reuters, Russia Today et beaucoup d'autres», explique mardi à l'ats un membre du mouvement «Occupy-WEF», Laurent Moeri, devant le camp constitué de six igloos et de deux yourtes et situé sur un parking, quelque peu à l'écart du centre de la station grisonne.

«Comme le WEF ne débute que mercredi, toute l'attention s'est  focalisée sur notre action», se réjouit-il. Bravant le froid glacial et la neige, particulièrement abondante, les anti-WEF sont en moyenne une quarantaine à occuper le camp d'igloos, de jour comme de nuit, et plus de 200 d'entre eux sont attendus samedi pour une manifestation autorisée par les pouvoirs publics.

«Les conditions sont plutôt difficiles», reconnaît Laurent Moeri. «Moi-même j'ai en permanence les pieds gelés.» Les plus téméraires dorment dans les igloos mais les yourtes permettent de trouver un peu de chaleur pour la nuit. Et pour les repas, c'est un conteneur laissé à disposition par la commune de Davos qui fait office de cuisine.

Le maire radical-libéral de Davos, Hans Peter Michel, a en effet donné son accord à la construction du camp, après avoir refusé que le collectif ne se rassemble sur l'Arkadenplatz, au coeur du village. Il est même allé jusqu'à aider les altermondialistes à bâtir certains igloos.

Une stratégie de circonstance
Un état d'esprit salué par les altermondialistes: «Le maire a montré qu'il tenait à défendre la liberté d'opinion et la  démocratie, ce qui n'a pas été le cas de tout le monde en ce qui concerne les autorités grisonnes», relève David Roth, président de la Jeunesse socialiste suisse, associée à cette action.

Pour M. Roth, si le camp d'igloos est certes «un bon moyen de contestation», sa forme est néanmoins «imposée». «L'appareil sécuritaire, qui mobilise des milliers de policiers et militaires ne nous permet pas de mettre sur pied des rassemblements d'envergure», constate-t-il.

Les grandes manifestations anti-WEF, comme elles ont eu lieu en 2003 où 2004 ne sont donc plus d'actualité. «De tels rassemblements pourraient se tenir dans les villes mais le lien avec le Forum économique de Davos serait, à ce moment-là, moins évident», note le jeune socialiste.

Une présence remarquée
Ainsi, avec leur village d'igloos, les Occupy-WEF tiennent à se montrer présents malgré les entraves sécuritaires et à communiquer leurs points de vue. «Notre objectif est d'activer la démocratisation de la société pas seulement sur le plan politique, mais également au niveau économique. Les grandes banques narguent la démocratie. Il n'est pas normal que ceux qui solutionnent la crise soient ceux qui l'ont eux-mêmes créée», souligne David Roth.

«Les participants au WEF ont les moyens de faire que les choses changent dans le monde mais ce n'est tout simplement pas dans leur intérêt. Ce qui prime c'est le profit immédiat», note pour sa part Amadeus Thimann, un sympathisant d'Occupy-WEF qui reste toute la semaine dans le camp.

En recevant les médias dans leur village, les activistes ont, en tous les cas, réussi à ne pas passer inaperçus. Et, d'ici leur manifestation de samedi, ils entendent mener des actions ponctuelles.

Quant aux igloos, tiendront-ils jusqu'à la fin du WEF? Les toits de plusieurs d'entre eux menaçent en effet de s'effondrer: «La présence de plusieurs personnes à l'intérieur fait qu'il ne fait plus assez froid», déplore un des habitants.

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