La ruée vers la propriété s'est poursuivie cette année en Suisse. Résultat: les prix des appartements en PPE et des maisons individuelles vont poursuivre leur hausse l'an prochain. Mais selon Wüest &Partner, le rythme sera moins prononcé.
Les loyers devraient suivre la même tendance. L'an prochain, ils pourraient afficher une nouvelle hausse de 1,7%, compte tenu de la vigueur de la demande, écrit le cabinet de conseils spécialisé dans l'immobilier dans sa dernière étude "Immo-Monitoring" publiée jeudi. Une croissance qui devrait ainsi correspondre à celle enregistrée cette année.
Selon les régions, les plus fortes augmentations, soit 2% et plus, sont à attendre en Suisse centrale et dans le canton de Zurich. En Suisse occidentale et dans l'Arc lémanique, les hausses devraient se situer entre 1 et 2%, alors qu'elles devraient se limiter à 1 % en Suisse méridionale, zone englobant le Valais, le Tessin et les Grisons.
En revanche, les locataires dont le bail est en cours peuvent escompter une baisse de leur loyer. Wüest & Partner rappelle en effet que l'Office fédéral du logement a réduit début septembre le taux hypothécaire de référence de 2,25 à 2%, donnant en principe le droit à une baisse de loyer de 2,91%.
27% de hausse sur les loyers d'ici 2020
A plus long terme, Wüest & Partner estime que les hausses de loyer ne concerneront plus seulement les nouveaux locataires. Selon le scénario le plus probable, les baux en cours pourraient renchérir jusqu'à 27% d'ici 2020, sous l'effet de la hausse des taux d'intérêts.
Dans cet intervalle, le taux hypothécaire de référence devrait vraisemblablement passer de 2% actuellement à 4%. Une telle évolution toucherait de plein fouet les locataires qui ont bénéficié de baisses de loyers à la faveur du repli du taux de référence.
Avec une hausse du taux hypothécaire de référence à 3%, les loyers pourraient augmenter de 13%. Et si le premier devait bondir à 5%, les baux pourraient alors renchérir jusqu'à 41%.
Appétit pour la propriété
En dépit des changements intervenus l'an passé au niveau des conditions cadres, avec notamment les règles plus strictes des banques sur la part fixe de fonds propres, l'appétit pour le logement en propriété s'est encore renforcé.
Désormais, le nombre de logements en PPE en Suisse s'approche du million, 960'000 appartements étant actuellement recensés, soit pas loin du quart (24%) de l'ensemble du parc. Un tiers de ces PPE sont cependant utilisées comme résidences secondaires.
Pour l'ensemble de la Suisse, les prix des logements en PPE ont bondi de 44,7% entre 2003 et 2013, soit une croissance annuelle de 3,8%. Les plus fortes hausses ont été observées dans quatre régions lémaniques, à savoir Genève, Nyon, Lausanne et Vevey. L'an prochain, la hausse devrait toutefois ralentir à 1,2% pour l'ensemble de la Suisse.
Prix à la hausse, sauf dans l'Arc lémanique
Au niveau régional, les prix des logements en PPE devraient baisser dans l'Arc lémanique. Pour le reste de la Suisse romande, ils devraient augmenter d'au maximum 1%. Les plus fortes augmentations sont attendues en Suisse centrale ainsi que dans le canton de Berne.
Quant aux prix des maisons individuelles, ils devraient progresser de 2,2% l'an prochain. Une progression qui s'explique par la pénurie de réserves de terrains à bâtir.
Dans le segment de l'immobilier commercial, Wüest & Partner anticipe deux évolutions distinctes. Alors que les prix des surfaces de bureaux devraient baisser de 2,2% l'an prochain, sous l'effet notamment d'un taux de vacance se trouvant à un haut niveau, ceux des locaux destinés à la vente devraient augmenter de 1,1%.