Pour la seule année 2008, 1570 personnes ont disparu des statistiques. Soit elles attendaient une décision de première instance soit elles avaient recouru contre celle-ci. Sur 17'496 dossiers classés, cela représente un taux de retraits de 9%.
Cette proportion a continuellement augmenté ces trois dernières années parmi les personnes dont la demande a été refusée. De 9,5% en 2009, elle a passé à 11,7% en 2010 puis à 12,8% pour les onze premiers mois de 2011. Ainsi, un requérant sur 8 a disparu de la circulation l'an passé avant d'être fixé définitivement sur sa requête.
Les chiffres publiés aujourd'hui par le «Tages-Anzeiger» et le «Bund» ont été confirmés à l'ats par Joachim Gross, porte-parole de l'Office fédéral des migrations (ODM). Les données définitives pour 2011 seront publiées prochainement dans les statistiques en matière d'asile de l'ODM.
Littéralement volatilisés
Ces dernières années, au lieu de quitter la Suisse, près d'un quart des demandeurs d'asile déboutés a disparu sans laisser de traces, écrivent les deux journaux. Le phénomène a été particulièrement marqué en 2004 et 2008.
Pour les spécialistes du dossier, cela s'explique par le fait que depuis 2004 les requérants frappés d'une décision de non-entrée en matière ne touchent plus d'aide sociale, et que depuis 2008 seule l'aide d'urgence est accordée en cas de décision négative.
On ne sait par contre rien des personnes volatilisées, ni si elles sont restées en Suisse ni de quoi elles vivent. Elles deviennent des sans-papiers.
L'Etat se dit impuissant face à la disparition des personnes en cours de procédure. Dans les cas où une décision négative est tombée, il aurait la possibilité de placer les gens en détention en vue du renvoi, pour autant qu'il y ait suffisamment de places.