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Les Suisses contre les quotas de femmes dans les entreprises

Dans les postes de direction des entreprises suisses, les femmes restent l'exception. La majorité de la population est toutefois opposée aux quotas, comme ils existent dans des pays scandinaves.

21 mars 2014, 16:03
L'administration cantonale au chateau de Neuchatel

Neuchatel, le 13 juin 2007
Photo: David Marchon

Une petite majorité des sondés par le cabinet de conseil en personnel Mercuri Urval (53%) ne souhaite pas de quotas pour les femmes dans les entreprises, selon ce sondage publié et présenté vendredi à Zurich. Il a été réalisé par l'institut Demoscope, qui a interrogé un millier de personnes en février. Chez les hommes interrogés, seuls 28% sont favorables aux quotas, contre 65% qui les rejettent.

Même chez les femmes, l'idée ne convainc pas vraiment: elles sont 49% à trouver qu'il faut fixer dans la loi des proportions de femmes dans les organes dirigeants des entreprises, mais 42% ne soutiennent pas cette solution.

La part des femmes dans les conseils d'administration des entreprises cotées en bourse n'a que peu augmenté entre 2008 et 2013, a dit le conseiller Christian Schaffenberger. "Même si c'est un sujet très important et qu'il a été thématisé par diverses organisations, il ne s'est presque rien passé", a-t-il résumé.

La politique ne doit pas s'en mêler

Dans le classement des pays où le taux d'occupation des femmes est le plus élevé, la Suisse figure au 25e rang. Mercuri Urval se base sur une étude du magazine britannique "The Economist", selon laquelle les pays scandinaves, mais aussi des pays comme la Pologne, la France ou les Etats-Unis devancent la Suisse.

Pour une majorité des sondés, la promotion des femmes dans l'économie via des quotas ne doit pas être l'affaire du monde politique: ainsi 61% des hommes interrogés sont de cet avis, alors que 33% y sont favorables. Chez les femmes, 45% estiment que les pouvoirs politiques n'ont pas à se mêler de cette question, alors que 44% pensent le contraire.

Une des raisons de ce résultat, selon le cabinet de recrutement Mercuri Urval, c'est qu'en Suisse, où l'organisation économique est fortement libérale, on se méfie de manière générale des interventions étatiques. La Suisse compte aussi moins de femmes actives que par exemple les pays scandinaves, ce qui s'explique en partie par le manque de places pour la prise en charge des enfants.

Société conservatrice

S'ajoute le fait que la société suisse est toujours relativement conservatrice, a relevé la conseillère Joëlle Ziegler. La perception des rôles est plus traditionnelle que dans d'autres pays, notamment dans la classe moyenne. Quant au scepticisme des femmes, il s'explique par le fait qu'une proportion importante d'entre elles veulent être promues pour leurs qualités et non par des quotas.

C'est pourtant la voie que devront emprunter les entreprises proches de la Confédération, comme les CFF, Ruag ou la SSR. Le Conseil fédéral leur a en effet fixé, en novembre 2013, des directives qui visent un objectif de 30% d'ici à 2020.

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