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Les Suisses favorables au plafonnement des salaires des dirigeants

Selon un sondage Demoscope publié mardi, les Suisses sont à 76% favorables au plafonnement des salaires des dirigeants. Ils estiment qu'il est du devoir de l'Etat de fixer une limite aux rémunérations des dirigeants.

18 sept. 2012, 15:30
26% des sondés estiment que la limite supérieure de salaire doit se situer à un million de francs ou en dessous.

Les Suisses sont à 76% favorables au plafonnement des salaires des dirigeants, selon un sondage Demoscope réalisé à la demande du cabinet de conseils HKP et publié mardi. Une majorité estime qu'il est du devoir de l'Etat de fixer une limite aux rémunérations des dirigeants.

Le sondage réalisé en juillet sur un échantillon représentatif de mille personnes dans toute la Suisse montre que la question des salaires des dirigeants préoccupe 55% de l'opinion (contre 53% l'an dernier). Le paiement de bonus exagérés est clairement considéré comme une déviance du système économique (à 71%), et non pas comme des cas ponctuels.

Selon le sondage, la population est largement favorable aux salaires liés aux résultats: 72% des personnes interrogées sont pour un lien entre la rémunération et la performance. Les entreprises offrant des salaires liés aux résultats sont jugées plus attrayantes par 55% des sondés, bien que les avis soient partagés sur l'objectivité de l'évaluation par l'employeur.

Plafond d'un million de francs

Le taux de personnes favorables à un plafonnement des salaires des dirigeants est passé de 72% à 76% en un an. Pour 61% des personnes interrogées, l'Etat devrait fixer des limites (58% il y a un an). Il sont 32% à estimer que seuls les actionnaires doivent décider (avec 7% de sans opinion).

Le niveau du plafonnement n'est pas clair dans les esprits. Toutefois, 26% des sondés en faveur d'une telle mesure estiment que la limite supérieure de salaire doit se situer à un million de francs ou en dessous.

Les sondés sont aussi favorables, à 57%, à un malus dans le cas où les résultats sont insuffisants. Une différence est toutefois sensible sur ce point entre Alémaniques et Romands. Les premiers sont pour un malus à 63%, les Romands seulement à 40%.

Une large majorité sont d'avis que les entreprises n'ont pas assez oeuvré pour que la population comprenne leur système de salaires. Ils sont 12% seulement d'Alémaniques à avoir confiance dans les système de bonus et 21% de Romands.

Mieux expliquer

Pour Jean-Pierre Cubizolle, membre de la direction de Hostettler Kramarsch Partner (HKP), le sondage montre que les hauts salaires sont tolérés, pour autant qu'ils soient justifiés. Les discussions sont trop souvent émotionnelles, de l'avis de 52% des sondés, a-t-il fait remarquer.

"Le monde économique n'a pas réussi à rendre plus compréhensible le sujet et l'a rendu suspect par un petit nombre d'abus montés en exergue", a-t-il déclaré à la presse à Genève. Pour le représentant d'HKP, les systèmes variables de rémunération doivent être mieux expliqués et être plus précis et transparents.

Tirant les leçons du sondage, Jean-Pierre Cubizolle a estimé que l'initiative Minder contre les salaires abusifs a des chances d'être acceptée par le peuple. "Il y a une demande de l'opinion", a-t-il dit.

Systèmes "Say on Pay"

Le cabinet HKP a complété le sondage avec une étude sur la mise en place depuis 2009 des systèmes "Say on Pay", qui garantit aux actionnaires une meilleure transparence des systèmes de rémunération. Pour les 11 entreprises du SMI analysées qui ont adopté ce système, la part de la rémunération variable de la direction générale par rapport à la rémunération globale est en moyenne de 58%.

Selon cette étude, la rémunération globale de la personne la mieux payée de ces 11 entreprises "Say on Pay" a diminué de 22,5% entre 2011 et 2010, en raison des résultats moins bons de ces sociétés.


 
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