Plusieurs dizaines de personnes ont ainsi protesté devant la représentation de l'UE, à l'appel du syndicat Unia. La politique d'austérité de l'UE mène dans une impasse, a dit Andreas Rieger, co-président d'Unia. Elle conduit à la stagnation et même à la récession, a-t-il ajouté. Sur une banderole d'un des manifestants, on pouvait lire: "Nous ne paierons pas votre crise".
De concert avec des employés de l'ambassade du Portugal, le syndicat a remis peu avant midi une lettre ouverte de protestation à un représentant de l'ambassade de l'UE. L'ambassadeur lui-même, Richard Jones, s'est fait excuser.
Le représentant de l'ambassade a réceptionné la lettre et assuré aux manifestants que les autorités ont de la sympathie pour les revendications formulées et de la compréhension pour les soucis et la déception exprimée par les personnes concernées en Europe. Mais des mesures d'économies sont nécessaires pour consolider les finances des Etats.
Lettre aux autorités européennes
Quant à l'Union syndicale suisse (USS), elle a adressé une missive au président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, ainsi qu'au président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, pour leur demander de "renoncer à une politique d'austérité qui est un échec".
Le syndicat Unia a également organisé des actions de solidarité devant les consulats portugais, espagnol et grecs à Berne et à Genève, a indiqué l'USS. A Genève, les syndicats avaient prévu de manifester dans le quartier des banques pour protester contre le fait que ce soit au peuple de passer à la caisse pour la crise bancaire et financière.
L'organisation syndicale Travail.Suisse a pour sa part exprimé sa solidarité avec les travailleurs "durement touchés par la crise". Ils ne sont pas responsables de la situation financière et économique très difficile que traverse leur pays mais ce sont eux qui en subissent de plein fouet les conséquences, avec des taux de chômage intolérables, relève le syndicat dans un communiqué.
La Suisse aussi subit toujours les effets de cette crise, relève l'USS. Le franc fort met notamment à mal l'économie d'exportation et le tourisme, d'où une baisse des rentrées fiscales et des programmes d'austérité lancés par certains cantons. Raison pour laquelle les syndicats descendront dans la rue jeudi à St-Gall et le 24 novembre à Lucerne.
Trafic aérien perturbé
Les grèves en Espagne et au Portugal ont perturbé le trafic aérien en Suisse. A Genève, treize vols au départ de Madrid, Barcelone et Lisbonne ont été annulés, a indiqué en matinée le porte-parole de l'aéroport, Bertrand Stämpfli.
Quatorze vols ont aussi été supprimés à Zurich. Il s'agit de deux aller-retour pour Barcelone, un pour Lisbonne, et quatre vols aller-retour pour Madrid, a indiqué une porte-parole de l'aéroport. A Bâle, seul un aller-retour pour Barcelone a été annulé, a indiqué la compagnie Swiss.
Pour l'heure, Swiss a supprimé au total onze vols aller-retour à destination de l'Espagne, a indiqué un porte-parole. Jeudi, aucun vol ne devrait être annulé, a-t-il précisé. Il pourrait tout au plus y avoir quelques retards, notamment en raison d'une grève annoncée à Marseille (F).
Le trafic ferroviaire n'a presque pas été touché. Seuls quelques trains régionaux entre le Tessin et l'Italie ont fait les frais de la grève dans la Péninsule. Les restrictions concernaient surtout les RER entre la gare-frontière de Chiasso (TI) et les gares milanaises de Porta Garibaldi et Albacete-Carmelata (I).
Les RER entre Luino (I) et l'aéroport milanais de Malpensa ont également été supprimés. Des bus de remplacement ont été mis en service.