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Les ULM pourraient faire leur retour dans le ciel suisse

La Suisse a interdit les ULM en 1984, parce qu'ils étaient trop bruyants. Depuis, les progrès techniques sont majeurs et l'argument du bruit n'est plus pertinent.

29 mai 2014, 09:43
Deux ULM (ultralégers motorisés) pourraient à nouveau voler en Suisse. Ici, des ULM autorisés à voler au dessus du lac Léman pour faire des observations scientifiques.

Les avions ultra-légers motorisés (ULM) pourraient faire leur retour dans le ciel suisse trente ans après l'interdiction des "tondeuses à gazon volantes". Les moteurs électriques et des batteries plus légères rendent ce retour possible. Les défenseurs de la nature mettent en garde contre le "tourisme du ciel".

La Suisse a interdit les ULM en 1984, parce qu'ils étaient trop bruyants. "Depuis la disparition de l'Allemagne de l'Est en 1989, il n'y a plus que la Suisse qui interdit les ULM", sourit Christian Boppart, directeur de la Fédération suisse de vol libre (FSVL), montrant ainsi ce que cette interdiction a d'"anachronique" dans le milieu de la voile.

Depuis, les progrès techniques sont majeurs et l'argument du bruit n'est plus pertinent. Le Département fédéral de l'environnement (DETEC) prévoit donc un assouplissement de l'interdiction en vigueur, soumis à consultation des acteurs concernés jusqu'à vendredi.

La Suisse avait certes déjà adouci cette interdiction en 2005 en autorisant des avions Ecolight à voler: 32 d'entre eux se sont immatriculés depuis cette date. Le DETEC fait un pas de plus et propose de donner le feu vert à tous les ultralégers électriques (avions à commandes aérodynamiques, ULM pendulaires, autogires) et planeurs de pente électrique.

Les milieux de la voile sont favorables à cet assouplissement. Christian Boppart , directeur de la FSVL, ne craint pas une explosion de la demande. "En Allemagne, seule une centaine de personnes, sur près de 35'000 adeptes du vol libre, ont passé le brevet pour ces nouveaux engins. Or en Suisse, ils sont deux fois moins nombreux: près de 16'000".

Obstacles du coût et de la formation

Le directeur de la FSL évoque d'autres raisons: "Le coût de la formation et du matériel ainsi que la difficulté d'utiliser ce type d'engins". De plus en Suisse, "beaucoup de vols se font en sautant d'une montagne plutôt qu'en décollant du sol".

Pourquoi alors dire "oui" à cet assouplissement? "Parce que cette technologie est disponible partout dans le monde et qu'il s'agit de s'y familiariser", a-t-il poursuivi. Un argument qui rejoint celui du DETEC: le département espère "obtenir un effet d'innovation majeur et en corollaire des effets bénéfiques pour l'économie suisse". Conquise, l'association Swiss Microlight Flyers (SMF) va encore plus loin et défend la levée totale de l'interdiction.

Organisations écologistes mitigées

Les organisations écologistes sont, elles, mitigées, même si elles saluent les améliorations apportées par les moteurs électriques face aux nuisances des moteurs traditionnels comme le bruit et la pollution.

Pro Natura et les défenseurs des oiseaux "Birdlife" craignent que la faune sauvage ne soit encore davantage dérangée avec une hausse des vols de plaisance: les pilotes de ces nouveaux engins peuvent aussi décoller de trop nombreux endroits en Suisse, souligne Pro Natura. L'association de défense des Alpes, "Mountain Wilderness", est sur la même ligne en appliquant son principe de base: que les Alpes restent le plus vierge possible de la présence humaine.

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