Quelque 150 délégués étaient réunis à Bienne pour célébrer le trentième anniversaire des Verts suisses. Et même si certaines de leurs propositions ont abouti ou ont été reprises, les Verts estiment avoir toujours leur raison d'être sur la scène politique.
Esprit visionnaire
C'est dans une ambiance festive que les Verts ont marqué cet anniversaire en passant en revue leurs principaux succès dans les domaines de la protection de l'environnement, des transports et de l'énergie. Pour marquer cet événement, des gâteaux avec un glaçage vert ont été remis aux responsables des sections cantonales pour une photo de famille.
"Nous sommes un parti de pionniers", a affirmé la Vaudoise Adèle Thorens, co-présidente du parti. "Les Verts restent un parti unique et nécessaire", a-t-elle ajouté en relevant sa capacité intacte d'innovation. "Ce parti a su acquérir durant ses 30 années d'existence la maturité et l'expérience suffisantes pour prendre ses responsabilités".
Cinquième force politique
Les écologistes ont perdu ces dernières années des sièges dans certains législatifs cantonaux et communaux, au profit surtout des Vert'libéraux. Autre co-présidente, la Bernoise Regula Rytz a expliqué que les pertes enregistrées dans les cantons de Vaud, de Thurgovie et d'Argovie avaient démontré que des efforts restaient indispensables pour étendre l'influence des Verts dans le paysage politique.
Malgré des revers, les Verts soulignent qu'ils constituent la 5e force politique de la Suisse. Ils comptent 30 sièges de plus dans les parlements cantonaux que les Vert'libéraux et le Parti bourgeois-démocratique (PBD) réunis.
Enfourchant l'un des chevaux de bataille de prédilection des Verts, Adèle Thorens a estimé que tout restait à faire dans le tournant énergétique. Toutes les centrales suisses fonctionnent et aucune date limite n'a été fixée pour leur fermeture, a déploré la conseillère nationale vaudoise.
Mots d'ordre
Les délégués ont aussi adopté les mots d'ordre en vue des votations fédérales du 9 juin. Sans surprise, ils ont balayé par 164 voix contre 0 la révision de la loi sur l'asile. Les écologistes critiquent la suppression des demandes d'asile dans les ambassades, le non-reconnaissance de la désertion comme motif d'asile et la création de centres spéciaux pour les requérants récalcitrants.
L'élection du Conseil fédéral par le peuple comme le veut l'initiative de l'UDC n'a pas connu plus de succès. Au vote, l'assemblée a recommandé le rejet de cet objet par 150 voix contre 16 et 14 abstentions. S'ils plaident pour un renforcement de la démocratie directe, les Verts estiment que l'élection du gouvernement par le peuple ne peut qu'avoir un impact négatif sur le système politique. Ils craignent que durant l'année de campagne, le travail soit négligé et que le principe de la collégialité soit mis à mal.
Les Verts soulèvent également la question du financement: une élection du gouvernement par le peuple avantagerait les grands partis soutenus par l'économie. Certains délégués n'ont pas partagé cet avis estimant que l'élection par le peuple constituait la seule chance d'avoir une majorité rose-verte au Conseil fédéral.
L'assemblée des délégués a en revanche apporté à une nette majorité son soutien à l'initiative populaire AVSplus de l'USS qui exige une hausse de 10% des rentes AVS. Elle estime qu'il faut consolider le pilier de la prévoyance vieillesse.