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Les vignerons craignent une interdiction absolue de l'épandage par voie aérienne

L'épandage par voie aérienne de produits phytosanitaires ou de biocides devrait être interdit en Suisse. Malgré des dérogations au niveau cantonal, les vignerons et les cantons viticoles redoutent une interdiction absolue de la pratique.

16 déc. 2014, 09:59
Le vignoble entre Cortaillod et Bevaix est traité notamment avec des hélicoptères.

L'épandage par voie aérienne de produits phytosanitaires ou de biocides devrait être interdit en Suisse, mais des dérogations seraient encore possibles au niveau cantonal. Vignerons et cantons viticoles romands craignent que la révision mène à une interdiction absolue de cette pratique. Ils critiquent aussi un report de plus des tâches de la Confédération aux cantons.

La Fédération suisse des vignerons (FSV) tire à boulets rouges contre la révision de l'ordonnance sur la réduction des risques liés aux produits chimiques. Le but est d'aligner la réglementation suisse sur le droit international et l'évolution des connaissances techniques.

Or, la Suisse n'est pas obligée de suivre les directives environnementales décidées par l'Union européenne, rappelle la FSV, qui refuse toute modification de la loi actuelle: l'épandage est utilisé depuis 40 ans sans que cela pose de problèmes, argumente l'organisation.

Autorisation cantonale plutôt que fédérale

La révision interdira en principe l'épandage en Suisse, mais les cantons pourront prévoir des dérogations, par exemple dans les vignobles très pentus ou dans les zones humides pour lutter contre les moustiques. Une série de conditions devront être remplies comme l'impossibilité d'un traitement au sol ou une moindre menace pour la santé humaine et l'environnement.

Seuls sept cantons pratiquent l'épandage, dont Vaud et Valais en sont les principaux utilisateurs. Genève et Neuchâtel s'en servent également pour leurs vignes, mais dans une moindre mesure. Enfin, Fribourg, le Tessin et Berne épandent des biocides pour lutter contre les moustiques à proximité des points d'eau, comme le lac de Gruyère.

Plus compliqué

Les changements vont occasionner de nombreux inconvénients, prédisent les opposants. Les nouvelles directives, peu claires, vont compliquer le travail pour délivrer des dérogations, a expliqué à l'ats Sylvain Rodriguez, directeur du département vaudois de l'environnement.

De fait, il s'agit également "d'une tâche de plus qui est transférée de la Confédération aux cantons. La situation devient difficile car les charges augmentent, mais pas le personnel", déplore-t-il.

Ce report va impliquer des pratiques différentes entre cantons, alors que la compagnie d'hélicoptère qui s'occupe de l'épandage, Air Glacier, est partout la même, ajoute Bertrand Dubey, inspecteur des produits chimiques du canton de Vaud.

Interdiction en douce

De plus, dans les cantons où la pratique est marginale, elle pourrait complètement disparaître, craint la fédération des vignerons. Or, elle permet d'agir efficacement contre des champignons néfastes pour la vigne sans que les utilisateurs y soient exposés.

Ce qui fait dire à Sylvain Rodriguez que cette modification législative ne constitue qu'une tentative d'interdire par la bande l'épandage en général.

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