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Linguistique: «vague verte» est l’expression de l’année 2019 en Suisse romande

«Vague verte» est l’expression de l’année en Suisse romande, selon un classement établi par la Haute école zurichoise des sciences appliquées. Elle parle d’un basculement des urnes vers une politique écologiste.

03 déc. 2019, 16:10
Pour les chercheurs zurichois, la vague verte "semble traduire une réponse concrète et massive" à la "sécheresse" qui préoccupait les Suisses l'an dernier - et qui décrochait la deuxième place du classement. (illustration)

Elections fédérales obligent, «vague verte» est l’expression de l’année en Suisse romande. Viennent ensuite «féminicide» et «flygskam» (la «honte de prendre l’avion»), selon le département de linguistique de la Haute école zurichoise des sciences appliquées (ZHAW).

L’année électorale aura vu son lot de métaphores marines: vague, onde, raz-de-marée ou encore tsunami…, rappelle la ZHAW mardi. La vague verte parle d’un impressionnant basculement des urnes vers une politique écologiste. Mais contrairement au raz-de-marée ou au tsunami, elle n’est pas forcément destructrice.

A lire aussi : «Charge mentale», expression de l’année 2018 en Suisse romande

Elle évoque surtout un ample mouvement presque irrépressible, d’aller de l’avant, en balayant les obstacles. Pour les chercheurs zurichois, la vague verte «semble traduire une réponse concrète et massive» à la «sécheresse» qui préoccupait les Suisses l’an dernier – et qui décrochait la deuxième place du classement. Elle arrive aussi en première position en Suisse italienne («onda verde») et à la troisième place pour le romanche («unda verda»).

Signe de l’importance de l’urgence climatique dans le discours de la société, le «flygskam» se classe troisième en Suisse romande. Ce terme emprunté au suédois pointe du doigt un débat de plus en plus médiatisé sur la responsabilité de la protection de la planète. Il «fait de l’individu isolé un coupable et responsable, dont le choix de prendre l’avion ou non décidera de l’avenir de la Terre».

Place des femmes

Entre les deux revient la question de la place de la femme dans la société. Après «harcèlement» en 2017 et «charge mentale» en 2018, le féminicide vient éclairer une réalité souvent ignorée en Suisse – le meurtre d’une femme parce qu’elle est une femme – et les débats que ce mot suscite, dans les tribunaux comme dans la sphère publique.

Les autres régions linguistiques ont aussi leurs expressions de l’année. En Suisse italienne, la vague verte est suivie par le «sciopero delle donne» («grève des femmes») et «5G». En réto-romanche, les mots de l’année sont «luf» («loup») et «diaspora», ainsi que «unda verda».

Conflit de générations

Outre-Sarine, la palme revient à «Klimajugend» (le mouvement des jeunes en faveur du climat) et «OK Boomer», interjection par laquelle la jeune génération exprime ses frustrations face aux baby-bommers qui semblent mépriser leurs angoisses, notamment sur le changement climatique. Le podium est complété par «Flugscham», soit la version germanophone du «flyskam».

Un ensemble de textes et de discours compilés par les chercheurs de la ZHAW a servi de base aux délibérations de chacun des jurys. Ces professionnels des langues ont sélectionné les trois mots les plus marquants. Les chercheurs ont ensuite «montré comment ces mots ont évolué en 2019 et quels changements sociaux ils représentent», selon la Haute école.

Les jurys de chaque région linguistiques étaient composés d’une dizaine de professionnels des langues. Pour la première fois, la région romanche a également eu droit à son mot de l’année.

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