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Lonza: vives réactions des syndicats et du Conseil d'Etat valaisan

Les syndicats et le Conseil d'Etat valaisan réagissent vivement aux suppressions de postes annoncées par Lonza à Viège.

31 oct. 2012, 15:45
Sion. Espace Conthey. 05.04.2012. Conference de presse, recidences secondaires, plan d action du Conseil d Etat. Jean-Michel Cina, conseiller d etat. (Le Nouvelliste-Andree-Noelle Pot)

Unia, Employés Suisse et Syna dénoncent une restructuration motivée uniquement par l'appât du gain. Le canton demande des explications au groupe et met sur pied une task force.

Les suppressions d'emplois sont "scandaleuses", lance Unia dans un communiqué. Il s'agit d'une énième restructuration qui se fait sur le dos des employés, renchérit Syna. Le Conseil d'Etat indique que les coupes ne sont pas acceptables en l'état, pointant du doigt les informations lacunaires transmises par Lonza.

La restructuration est d'autant plus cruelle que les travailleurs avaient fourni beaucoup d'efforts ces dernières années. Dès septembre 2011, le temps de travail hebdomadaire est passé de 41 à 43 heures sans hausse de salaire afin d'éviter que des emplois disparaissent, souligne Employés Suisse. "Les employés ont travaillé dur pour le succès de la firme - et, pour les remercier, la direction supprime massivement des postes", ironise Unia.

En outre, l'annonce des suppressions de postes intervient avant la fin de la période d'allongement du travail hebdomadaire, prévue jusqu'en février 2013, note Employés Suisse. Le lien de confiance est brisé, dénonce Syna.

Négociations nécessaires

La période de consultation prévue par Lonza est beaucoup trop courte, poursuit Unia. "Avec deux semaines pour examiner les alternatives, la direction propose un délai ridiculement court." Et de demander une prolongation jusqu'à février.

En proposant en même temps l'introduction d'un plan social, Lonza fait tout pour que l'on se retrouve dans une situation où il sera impossible de revenir en arrière et de sauver des places de travail, ajoute Unia.

L'entreprise "foule ainsi le partenariat social aux pieds. C'est un véritable affront", souligne le secrétaire Unia de la branche Michael Wyss, cité dans le communiqué. Syna et Unia réclament qu'aucun poste ne soit supprimé.

Le Conseil d'Etat demande des comptes

Ne comprenant pas la décision de Lonza, le Conseil d'Etat demande à la direction du groupe des informations complémentaires. Après une lettre envoyée le 24 octobre suite aux rumeurs qui couraient alors, le gouvernement a demandé mercredi une rencontre d'urgence avec les dirigeants de Bâle. Celle-ci "doit servir à faire toute la transparence sur les intentions de l'entreprise, ainsi que sur l'avenir du site de Viège."

Parallèlement et répondant ainsi aux exigences des syndicats, le Conseil d'Etat "va tout mettre en oeuvre, en collaboration avec la commune de Viège" pour maintenir les places de travail. Le conseiller d'Etat en charge de l'économie, Jean-Michel Cina, a activé une taskforce départementale et invité les syndicats à une discussion.

M. Cina a également annulé un voyage en Asie qu'il aurait dû effectuer en tant que président de la Conférence des directeurs de l'économie avec le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann.

Maximisation des profits

Les syndicats dénoncent encore les motivations de Lonza, qui indique que le site de Viège n'était pas assez rentable. Une vision que conteste vivement Unia: "La production est établie à un haut niveau et la rentabilité atteint 7,3%".

S'exprimant sur les ondes de la RTS, M. Cina s'est étonné que ce soit Viège qui fasse les frais d'une restructuration, alors que d'autres usines du groupe sont moins rentables.

Employés Suisse demande aussi aux dirigeants de s'accommoder de profits plus modestes. "Avec les progrès de la globalisation, il ne sera plus possible de viser des marges EBIT à deux chiffres."

"Il n'est pas acceptable que les dirigeants détruisent le savoir-faire de Lonza Viège simplement en raison d'objectifs de profit trop élevés", relève Unia. Et le syndicat de rappeler le but du président du conseil d'administration, Rolf Soiron, qui vise un rendement de 10%.

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