Votre publicité ici avec IMPACT_medias

La gestion du matériel historique de l'armée suisse serait chaotique

La collection de matériel historique de l’armée coûte chaque année au moins 7,4 millions de francs à la Confédération. Sa gestion est chaotique et la réglementation renforce une tendance à collectionner.

05 avr. 2018, 07:46
 Les conventions passées avec des fondations ne permettent pas d'assurer que les mandats soient appliqués à bon prix, selon le Contrôle fédéral des finances.

La gestion du matériel historique de l'armée est chaotique. La réglementation renforce la tendance à trop collectionner. Les conventions passées avec des fondations ne permettent pas d'assurer que les mandats soient appliqués à bon prix, selon le Contrôle fédéral des finances.

L'organe de surveillance s'est penché par deux fois, en 2010 et en 2013, sur l'Office central de matériel historique de l'armée suisse. Les problèmes pointés du doigt à l'époque ne sont toujours pas résolus, déplore le Contrôle fédéral des finances dans un rapport publié jeudi.

La collection de matériel historique de l’armée coûte chaque année au moins 7,4 millions de francs à la Confédération. L’office central n'est toutefois pas en mesure de chiffrer précisément les coûts en personnel et de fonctionnement, les loyers, ni les prestations en transports et carburants. Un crédit spécifique fait défaut.

L'office n'est pas parvenu à imposer suffisamment sa position de mandant et de responsable face à ses prestataires. La documentation de base et les conventions passées avec trois fondations et avec le Centre équestre national de Berne affaiblissent sa position.

L'office n'a pas de stratégie claire. Les documents de base ne satisfont pas pleinement aux exigences légales. La réglementation est parfois contradictoire. Elle ne garantit pas une réalisation ciblée et économe de la mission propre à la collection. Pire, les documents révisés réduisent la transparence et le contrôle des activités.

 

 

Pas de tri

La réglementation renforce la tendance à trop collectionner. L'office ne veut pas faire le tri. La collection comporte par exemple des uniformes dont on pourrait se passer.

Le musée en plein air Polygon à Thoune (BE) dispose en outre de 38 chars blindés. Mais, selon le Contrôle fédéral des finances, 28 ne devraient pas appartenir à la collection: dix sont surnuméraires et 18 viennent d'armées étrangères.

Le trop plein n'est pas le seul problème. Les nouveaux règlements autorisent davantage de réparations que nécessaire. Selon les documents de base, les personnes intéressées n’obtiennent pas seulement accès au dépôt, mais peuvent aussi se faire présenter les objets.

Pas de concept

La collection ne possède pas une identité forte, telle qu’elle est requise par la loi. Il lui manque également un concept qui puisse être coordonné avec d’autres musées et collections.

Les conventions de prestations passées avec fondations ne permettent pas d'assurer que les mandats sont accomplis à bon prix, au bon moment, lorsque c'est nécessaire et avec une charge administrative minimale. Celle passée sur la vaisselle et les véhicules avec le Centre équestre est qualifiée d'amateure.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias