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Médecine: comment une protéine protège des infections urinaires

Certaines personnes sont mieux protégées que d’autres contre les infections urinaires, car leur corps produit davantage de la protéine uromoduline. Des chercheurs zurichois ont élucidé le phénomène et publient leurs résultats dans la revue Science.

02 juil. 2020, 20:01
Une équipe interdisciplinaire de l'EPFZ ainsi que de l'Université et de l'Hôpital pédiatrique de Zurich ont participé aux recherches (ILLUSTRATION).

Douloureuses et potentiellement mortelles si non traitées, les infections urinaires sont provoquées la plupart du temps par des bactéries intestinales de type Escherichia coli, dont certaines souches sont pathogènes. Ces dernières se fixent sur les cellules de la vessie ou des voies urinaires à l’aide de leurs pili, des structures protéiques filamenteuses.

Environ 70% des humains possèdent un gène qui fait qu’ils produisent de l’uromoduline en grande quantité, ce qui les protège des infections urinaires. On ignorait cependant comment la protéine neutralise E. coli, a indiqué jeudi l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) dans un communiqué.

Une équipe interdisciplinaire de l’EPFZ ainsi que de l’Université et de l’Hôpital pédiatrique de Zurich a voulu y voir clair. Les chercheurs ont dans un premier temps constaté que les pili des bactéries se lient fortement à des chaînes de sucres présents à la surface de l’uromoduline. A l’aide de la cryotomographie électronique, qui rend visibles les structures des protéines et des cellules en trois dimensions, les scientifiques ont ensuite pu observer comment l’uromoduline produit de longs filaments sur lesquels se trouvent précisément ces chaînes de sucres.

Bactéries neutralisées

Ces filaments enrobent littéralement les pili des bactéries pathogènes et les neutralisent, indique Gregor Weiss, doctorant à l’EPFZ et coauteur de ces travaux, cité dans le communiqué. Un seul filament d’uromoduline peut envelopper plusieurs pili et ainsi les empêcher de se lier aux cellules du tractus urinaire.

Ce processus produit de gros amas de filaments d’uromoduline et de cellules d’E. coli qui sont ensuite vraisemblablement évacués par l’urine, selon les chercheurs.

Ces travaux pourraient livrer des pistes pour une meilleure prévention et des traitements sans antibiotiques des infections urinaires, par exemple avec des préparations combinées de différents sucres, écrit l’EPFZ.

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