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Médias: des chercheurs imaginent le journal de demain où le lecteur aura son mot à dire

A quoi ressemblera le journal de demain? Des chercheurs fribourgeois imaginent un média où les contenus seront définis par les lecteurs. La technologie permettra de faciliter la connexion entre le public et les journalistes.

10 juin 2019, 11:46
Jean-Marie Ayer, professeur à la Haute école de gestion de Fribourg, et son équipe ont développé le projet AInews.

Des chercheurs fribourgeois essayent de définir les contours du journal de demain. Malgré le recul continu des tirages de la presse écrite, à l'heure où les jeunes s'informent via les réseaux sociaux, ils restent convaincus que le journalisme professionnel survivra.

En savoir plus : Le projet AINews de la Haute école de gestion de Fribourg

"Le numérique offre des possibilités dont on ne connaît pas le potentiel", constate Jean-Marie Ayer, professeur à la Haute école de gestion de Fribourg. L'information a longtemps été symbolisée par le journal papier, qui offre des contenus limités. La question tourne aujourd'hui autour de savoir comment contenter tout le monde.

"Les jeunes lecteurs ne semblent plus se satisfaire de contenus, qui finalement ont toujours été définis par les journalistes eux-mêmes", relève Jean-Marie Ayer. Et le phénomène se poursuit sur les sites internet de ces mêmes journaux papier. "C'est quoi aujourd'hui l'information ?" interroge le professeur.

Granularité

Jean-Marie Ayer mentionne la notion de granularité pour étayer son approche. "Jusqu'où aller dans la redéfinition de l'information, comment la produire, avec quels effectifs et combien d'heures de travail", questionne-t-il. Les rédactions doivent mieux connaître leurs lecteurs pour leur permettre d'être à l'origine de contenus.

Connaître son lecteur, c'est lui offrir l'opportunité de s'exprimer sur ce qu'il veut lire.
Jean-Marie Ayer, professeur à la Haute école de gestion de Fribourg

 

Il s'agit de trier les informations pour qu'ils puissent lire ce qui les intéresse, avec une dimension de surprise et de personnalisation. "Connaître son lecteur, c'est lui offrir l'opportunité de s'exprimer sur ce qu'il veut lire". Ainsi, en connaissant son lecteur, la boucle est bouclée, affirme Jean-Marie Ayer.

Avec un robot

Dans le contexte, le robot constitue un outil. "Les technologies d'intelligence artificielle introduisent une notion de conversation et d'échange", explique le professeur à la tête du projet AINews. Il s'agit de créer un lien entre numérique et information. Les jeunes sont des utilisateurs des réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Snapchat et autre Twitter).

Les technologies d'intelligence artificielle introduisent une notion de conversation et d'échange.
Jean-Marie Ayer, professeur à la Haute école de gestion de Fribourg

 

AINews ambitionne d'introduire l'intelligence artificielle dans les technologies d'agents conversationnels (chatbots) dédiés à la presse. Du coup, le journal local fonctionnera comme un réseau social, avec un flux d'informations régionales. "Une place du village sur laquelle les Fribourgeois pourront discuter de l'actualité locale."

"Dashboard"

Jean-Marie Ayer évoque la notion de "dashboard", où des indicateurs permettront de connaître ce que les lecteurs veulent. "Pour mesurer ce qui n'existe pas encore". Des quotidiens comme Nice-Matin, en France, ont créé une relation avec le lecteur pour récupérer les jeunes qui s'éloignent, sur la voie du journalisme de solutions.

"Les journaux doivent essayer de donner une forme à cette place du village", résume le professeur. Et ne pas en laisser le soin aux géants du web, qui le font déjà très bien. Un quotidien doit s'interroger sur la valeur de l'information et les aspects émotionnels ("j'aime, je participe"). Le spectre se situe entre les deux.

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