Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Micheline Calmy-Rey entartée à Genève

Micheline Calmy-Rey a été violemment entartée lundi soir, à Genève, par un homme qui l'a prise à partie pour son rôle dans la débâcle de la Banque cantonale de Genève (BCGE). L'ancienne conseillère fédérale renonce à déposer plainte. Elle n'entend pas non plus s'entourer d'une protection.

06 mars 2012, 19:00
calmy_rey

Une vidéo montre l'ancienne présidente de la Confédération se faire accoster dans la  rue par un homme qui dit s'appeler Eric Dougoud. Ce dernier prétend que Mme Calmy-Rey, qui sortait d'une conférence donnée dans le cadre  du Festival du film des droits humains, a violé plusieurs articles de la Convention européenne des droits de l'homme dans l'affaire BCGE.

«Moi, je n'ai rien violé du tout», lui indique, quelque peu  surprise, l'ex-conseillère fédérale. Pour toute réponse, son  interlocuteur sort d'un sac une tarte et l'écrase sans ménagement  sur le visage de Mme Calmy-Rey. Le choc est si violent que  l'ancienne conseillère fédérale titube et en tombe presque à la  renverse.

L'agresseur porte une veste sur laquelle est floquée, dans le  dos, l'adresse www.bandedecopainsgenevois.ch. Ce site web s'en prend  aux anciens dirigeants de la BCGE et à leur gestion. Il soupçonne la  banque d'avoir été infiltrée par l'Opus Dei et les francs-maçons.  Mme Calmy-Rey a été un temps membre du conseil d'administration de  la banque et était ministre des finances du canton de Genève lors du  sauvetage de l'établissement en 2000.

Affaire close

S'exprimant sur les ondes de la radio alémanique DRS et de la  RTS, Mme Calmy-Rey a indiqué mardi qu'elle avait simplement apporté  son manteau à la blanchisserie et que l'affaire était close. Elle a  néanmoins relevé le caractère «brutal» de l'incident: «Au moment où  je m'apprêtais à répondre, j'ai reçu un coup de poing dans l'oeil»,  a-t-elle dit dans l'émission «Forum».

En dépit de la violence de l'attaque, elle n'entend pas changer  son mode de vie. «Je tiens à vivre normalement au milieu des  citoyens, je n'ai pas peur», a-t-elle déclaré. Elle a précisé que le  gâteau qu'elle avait reçu sur la figure était une «forêt noire».

La police genevoise a quant à elle appris l'agression par les  médias, selon Eric Grandjean, porte-parole de la police, interrogé  par la RTS. «Nous condamnons cet incident, un acte rarissime voire  unique à Genève», a-t-il ajouté.

Lâche et déloyal

«C'est un acte lâche, bas et peu digne», a déploré le président  du parti socialiste genevois René Longet. Il est parfaitement  déloyal de surprendre quelqu'un qui vous écoute poliment, a-t-il  ajouté, relevant qu'on pouvait ne pas être d'accord avec les  jugements rendus dans l'affaire BCGE par la justice genevoise, mais  que la démocratie offrait d'autres façons de s'exprimer.

Le Festival du film des droits humains a lui aussi condamné  l'agression dont a été victime l'ancienne conseillère fédérale.  «S'en prendre ainsi à une personnalité politique ouverte au dialogue  est un acte lâche», a communiqué le Festival. Sa direction a  aussitôt contacté Mme Calmy-Rey pour lui présenter ses excuses.

 

Votre publicité ici avec IMPACT_medias