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Neuchâtel veut introduire un salaire minimum de 20 fr. de l'heure ou 3640 fr. par mois

Un salaire minimum de 20 francs de l'heure (3640 francs par mois) inscrit dans la loi: c'est ce que propose le Conseil d'État neuchâtelois après l'acceptation, en votation populaire en 2011, du principe d'un salaire minimum.

11 nov. 2013, 11:30
Le redressement des finances reste la priorité absolue du Conseil d'Etat neuchâtelois.

Le projet a été présenté ce lundi matin par le chef du Département de l'économie et des affaires sociales Jean-Nat Karakash. Le montant de 20fr. de l'heure correspond à un salaire mensuel brut de 3640 francs pour 42 heures de travail hebdomadaires. Le salaire versé sur douze mois devrait permettre à 2700 personnes, dont deux tiers de femmes, de voir leur revenu augmenter. Les branches les plus concernées sont la vente, l'agriculture, l'hôtellerie-restauration, les services dits personnels, comme par exemple la coiffure, et le nettoyage, soit essentiellement des activités tournées vers le marché intérieur, et non exportatrices.

Pourquoi 20 francs de l'heure? C'est grosso modo le montant que doit gagner une personne seule travaillant à plein temps pour ne pas émarger à l'aide sociale, augmenté des frais qui sont liés à l'activité professionnelle. Il se base à la fois sur les revenus d'assistance et sur les prestations versées par les assurances sociales fédérales. Cela représente 1600 francs par mois pour les besoins vitaux, 1100 francs par mois pour un logement et 400 francs de prime-maladie. Ce qui donne un salaire net, auquel il faut ajouter les cotisations aux assurances sociales obligatoires.

"Nous n'avons pas pu tenir compte de différences de salaires par branche économique, ni de différences selon la situation familiale", relève Jean-Nat Karakash. "Notre but n'est pas de mettre des branches économiques en difficulté ni d'aboutir à des pertes d'emplois". L'introduction d'un tel salaire minimum coûterait environ 9 millions de francs à l'économie privée, soit 0,21% de la masse salariale, estime le Service neuchâtelois de l'emploi.

L'objectif est une entrée en vigueur en 2015, mais la loi devra avant être acceptée par le Grand Conseil, à qui le projet sera soumis au printemps prochain. Si c'était le cas, Neuchâtel ferait alors figure de pionnier en Suisse. Il s'agirait, dans toutes les conventions collectives de travail fixant des minima salariaux, de les adapter en conséquence.

Votation fédérale en 2014

Les cantons du Valais et du Tessin doivent se prononcer prochainement sur des projets de salaire minimum, alors que ceux de Genève et Vaud les ont refusé dans les urnes. Dans le canton du Jura, une initiative populaire fixant un principe, mais pas de montant, a été acceptée en mars de cette année. Sur le plan suisse, une votation populaire fédérale interviendra en 2014 sur un salaire minimal de 4000 francs.

Le Conseil d'Etat n'a pas voulu attendre le résultat de cette votation pour lancer son projet de loi: "On n'a pas voulu attendre plus longtemps, il s'agissait d'être honnêtes par rapport à la volonté exprimée par les Neuchâtelois en 2011 déjà", relève Jean-Nat Karakash. "Mais c'est clair que si l'initiative était acceptée sur le plan suisse, on aurait fait l'exercice pour rien."

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