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Nouveau revers pour la défense d'Erwin Sperisen

Le Tribunal fédéral a rejeté la demande de récusation de la défense d'Erwin Sperisen. L'ancien chef de police avait été condamné à la prison à vie.

24 juil. 2015, 12:50
GERICHTSZEICHNUNG - A drawing shows Erwin Sperisen, left, front of the court at the courthouse for the appeal of the trial of a former head of Guatemalan police Erwin Sperisen, in Geneva, Switzerland, Monday, May 4, 2015. A Swiss court has sentenced Guatemala's former police chief, Erwin Sperisen, to life in prison after convicting him of involvement in seven extrajudicial killings. Erwin Sperisen was arrested in Switzerland in 2012 and accused of planning and directing operations to kill detainees during his tenure as police chief from 2004-2007Erwin Sperisen, right, at the courthouse for the appeal of the trial of a former head of Guatemalan police Erwin Sperisen, in Geneva, Switzerland, Monday, May 4, 2015. A Swiss court has sentenced Guatemala's former police chief, Erwin Sperisen, to life in prison after convicting him of involvement in seven extrajudicial killings. Erwin Sperisen was arrested in Switzerland in 2012 and accused of planning and directing operations to kill detainees during his tenure as police chief from 2004-2007. (KEYSTONE/Frederic Bott)

Condamné en deuxième instance à Genève à la prison à vie pour plusieurs assassinats de détenus au Guatemala, l'ancien chef de police guatémaltèque Erwin Sperisen a essuyé un nouveau revers devant le Tribunal fédéral, qui a rejeté sa demande de récusation d'une juge.

Erwin Sperisen avait remis en doute l'impartialité d'Yvette Nicolet, la présidente de la Chambre pénale d'appel et de révision, qui avait écarté de la procédure une grande partie des arguments que l'ancien patron de la police du Guatemala avait fait figurer dans une demande de remise en liberté qu'il avait déposée avant son procès en appel.

Le Tribunal fédéral avait considéré que la juge Nicolet avait commis, en prenant cette décision, un déni de justice formel, en écartant de la procédure 102 pages d'un mémoire au motif qu'Erwin Sperisen ne pouvait "ignorer que sa demande de mise en liberté était vouée à l'échec".

Les avocats de l'ex-haut fonctionnaire guatémaltèque s'étaient engouffrés dans la brèche pour demander la récusation de la magistrate. La Cour de justice de Genève avait rejeté cette demande dans un arrêt daté du 30 avril dernier. Les défenseurs d'Erwin Sperisen s'étaient alors tournés vers le Tribunal fédéral.

Pas un motif de suspicion

Dans son arrêt, le Tribunal fédéral rappelle que des décisions ou des actes de procédure viciés, voire arbitraires, ne suffisent pas à fonder une apparence objective de prévention. En d'autres termes, la décision erronée d'un juge, prise dans l'exercice normal de sa charge, ne permet pas de le suspecter de parti pris.

Selon le Tribunal fédéral, seules des erreurs particulièrement lourdes ou répétées, constitutives de violations graves des devoirs du magistrat concerné, peuvent "justifier une suspicion de partialité, pour autant que les circonstances corroborent à tout le moins objectivement l'apparence de prévention".

Le Tribunal fédéral estime que l'erreur commise par la juge Nicolet qui a écarté de la procédure, sans les examiner, les arguments développés par Erwin Sperisen dans sa demande de remise en liberté, ne pouvait pas fonder "objectivement" une suspicion de partialité de la magistrate.

Ce n'est pas la première fois qu'Erwin Sperisen émet un doute sur la droiture d'un magistrat. Il a ainsi tenté à plusieurs reprises de récuser le procureur genevois Yves Bertossa, qui a soutenu l'accusation. Il reprochait au magistrat d'avoir des liens avec l'association "Trial", qui s'est battue pour le faire juger.

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