Âgés de trois mois, "Alois" et "Cierzo" ont été placés dans une niche rocheuse d'une vingtaine de mètres de large sous un surplomb à 2000 mètres d'altitude dans la réserve naturelle fédérale du Huetstock. Environ 160 curieux ont assisté à la scène par une météo exécrable, a indiqué la Fondation Pro Gypaète Suisse.
Les volatiles, venus d'Espagne, seront suivis 24 heures sur 24 pendant trois à quatre mois, jusqu'à ce qu'ils soient autonomes. Ils seront nourris de charognes récupérées par les gardes-faune. Leurs premiers vols au-dessus du Melchtal sont attendus ces prochaines semaines.
Lâchées l'an dernier au même endroit, "Ewolina", "Trudi" et "Sempach II" sont actuellement en vadrouille dans l'arc alpin. On s'attend à ce qu'elles reviennent en Suisse centrale. Avant d'atteindre leur maturité sexuelle au bout de cinq à six ans et de se fixer sur un territoire, les jeunes gypaètes effectuent en effet de longs vols exploratoires.
Les chances de survie de ces oiseaux sont élevées, 85% la première année, 95% ensuite. Le gypaète avait disparu des Alpes il y a plus d'un siècle, exterminé à cause de sa réputation, infondée, de voleur d'agneaux. Il se nourrit principalement de charognes.
Depuis 1991, la fondation a relâché 41 individus. Depuis 2007, des couples reproducteurs se sont formés et 37 jeunes sont nés en liberté.