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Or de la BNS: les appels du pied d'une frange de l'UDC n'ont pas fait mouche

L'initiative "Sauvez l'or de la Suisse" a été balayée dimanche par 77,3 % des votants. Aucun canton ne l'a acceptée. La plus forte opposition a été enregistrée dans le canton de Vaud (83%), dans le Jura (80,6%) et à Neuchâtel (80%).

30 nov. 2014, 17:42
L'initiative sur l'or de la BNS rejettée ce dimanche.

La Banque nationale (BNS) ne sera pas obligée de miser toutes ses billes sur le métal jaune. L'initiative "Sauvez l'or de la Suisse" a été balayée dimanche par 77,3 % des votants. Le rejet dépasse les 70% partout sauf au Tessin. Le gouvernement, les partis et la BNS respirent.

Ce "niet" clair et net mettra fin aux spéculations boursières qui ont émaillé la campagne. Le cours de l'or avait alors joué au yoyo au fil de la publication des sondages. Seuls près de 581'000 votants ont glissé un "oui" dans l'urne. Ils ont en revanche été environ 1,974 million à refuser de mettre des bâtons dans les roues de la BNS.

La plus forte opposition a été enregistrée dans le canton de Vaud (83%), dans le Jura (80,6%) et à Neuchâtel (80%). Les refus les plus faibles viennent du Tessin (66,7%), de Schwyz (70,7) et de Schaffhouse (71,5%).

Fribourg repousse l'initiative à 78,7, le Valais à 76,9%. Genève à 76,5%. Le "non" bernois affiche 78,4%.

Flop de la droite nationaliste

L'initiative, lancée par une frange de l'UDC, aurait interdit toute vente de métal jaune. Elle demandait en sus de ramener dans les cinq ans la part en or des actifs de la BNS à au moins 20%. Dernière exigence: rapatrier en deux ans les 20% des stocks entreposés à la Banque d'Angleterre et les 10% aux mains de la banque du Canada.

Les arguments des initiants, qui ont surtout mis en avant la souveraineté nationale et dénoncé une trop grande dépendance face à l'euro et au dollar, ont fait mouche au sein de la droite nationaliste. Malgré le "non" du parti national, une vingtaine de sections cantonales de l'UDC ont soutenu l'initiative au même titre que l'UDF ou le MCG.

Comme la BNS l'a martelé durant la campagne, les exigences de l'initiative ne lui auraient plus permis, par exemple, de tout faire pour que le franc ne flambe face à l'euro. Les ministres cantonaux des finances n'ont pas manqué quant à eux de rappeler qu'ils dépendaient de la part des bénéfices de la banque centrale qui leur revient.

Appel à l'UDC à "maîtriser ses électrons libres"

La ministre des finances Eveline Widmer-Schlumpf s'est réjouie que le peuple ait refusé de restreindre la marge de manoeuvre de la Banque nationale. L'or ne joue plus le même rôle qu'avant dans la politique monétaire.

Dans le camp des vainqueurs, le "non" cinglant est une preuve de la confiance qu'accordent les citoyens helvétiques à leur banque centrale, estime le conseiller national Dominique de Buman, membre du comité opposé au texte. Il en profite pour appeler l'UDC à "maîtriser ses électrons libres".

Pour l'un des trois initiants, le conseiller national Luzi Stamm (UDC/AG), l'intervention de la BNS pendant la campagne a fait pencher la balance du côté du non. Il espère toutefois que ce scrutin poussera la BNS à ne plus vendre l'or qu'elle détient encore et à rapatrier les stocks qu'elle détient à l'étranger.

De son côté, la BNS peut donc "poursuivre sa politique axée sur la stabilité des prix, aux mêmes conditions que jusqu'ici, écrit-elle dans un communiqué. Dans les circonstances actuelles, le cours plancher en demeure l'instrument central."

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