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Paysans insatisfaits de l'ordonnance sur la chasse

Le texte de révision de l'ordonnance sur la chasse est soutenu par tous les cantons mais ne va pas assez loin pour les paysans. Ils aimeraient des dédommagement plus systématique.

01 juil. 2013, 09:55
Un chien-loup de Tchequie est photographie ce jeudi 2 aout 2012 aux Diablerets. Ces chiens-loups sont venus pour effectuer des tests speciaux. Leur but est de faire une simulation d'attaque sur un troupeau de moutons et avec une puce de voir la reaction des moutons selon leur pulsation du coeur. Ce projet est encore au stade de prototype et en cours d'evolution. (KEYSTONE/Maxime Schmid)

La révision de l'ordonnance sur la chasse est diversement accueillie. Tous les cantons, flanqués de Pro Natura, soutiennent le projet mis en consultation jusqu'à vendredi, qui renforce notamment la protection des troupeaux. Les paysans jugent pour leur part le texte insuffisant.

Cette révision découle de modifications adoptées par le Parlement dans les lois sur l'agriculture et sur la chasse. Celles-ci sont liées car elles permettent au Conseil fédéral d'augmenter les contributions d'estivage pour les moutons lorsque des mesures de protection des troupeaux sont prises.

Les nouvelles dispositions donnent aussi la compétence à la Confédération de soutenir, partout où elles sont nécessaires, les mesures visant à protéger les animaux de rente contre les grands prédateurs. Un suivi des chiens de protection des troupeaux est également introduit afin de mieux surveiller ces derniers et diminuer les risques d'incidents.

Actuellement, l'Office fédéral de l'environnement (OFEN) consacre 850'000 francs par an au conseil des cantons en matière de protection des troupeaux et 400'000 francs au subventionnement de près de 170 chiens, soit un total de 1,25 million de francs. D'ici à 2016, le nombre de chiens devrait passer à 320 et le total de la manne fédérale pour la protection des troupeaux à 2,15 millions.

Cantons unanimes

La Conférence des directeurs de la chasse (CDC) approuve le projet dans son ensemble. Aucun canton ne s'oppose au texte, a précisé vendredi à l'ats Otmar Wüest, secrétaire général de la CDC. Cette dernière se réjouit que la liberté de décision des cantons dans le choix des mesures de protection des troupeaux reste garantie.

A cet effet, les races de chiens, leur élevage, leur éducation, leur détention et leur emploi doivent faire l'objet de précisions. Cela permettra de renforcer leur acceptation parmi la population et le monde agricole, plaident les cantons, désireux de participer à l'établissement des directives.

D'autres mesures de protection que les chiens doivent être testées, souligne Pro Natura, qui soutient expressément le projet. L'organisation évoque un projet pilote en cours dans le cadre duquel des lamas assurent la sécurité des troupeaux. Les expériences faites avec les clôtures se sont en outre révélées concluantes, complète-t-elle.

Le retour du loup, de l'ours ou du lynx ne peut pas être évité, contrairement à ce que prétendent certains, affirme Pro Natura. Il s'agit donc pour les éleveurs de recourir à des mesures de protection des troupeaux avant qu'un prédateur fasse son apparition.

Castor, cormoran et oie

Même si elle salue le soutien promis par l'OFEN pour les chiens de protection, l'Union suisse des paysans (USP) refuse l'ordonnance révisée, jugée insuffisante. Tous les dégâts causés par des animaux sauvages protégés doivent être dédommagés, et pas seulement ceux imputables au loup, à l'ours, au lynx et au chacal doré. L'USP pense ici en particulier au castor, au cormoran et à l'oie.

Si la société veut défendre certaines espèces et interdire qu'on les chasse, elle doit alors en payer les coûts, souligne la faîtière. La réintroduction d'animaux sauvages devrait d'ailleurs être freinée par des mesures prises en amont, demande l'USP.

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