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Pénurie et mauvaise qualité de châtaignes

Les récoltes de châtaignes en Suisse sont faible et les produits que l'on trouve sur le marché sont de moindre qualité.

02 nov. 2014, 16:00
Un sceau de chataignes repose sur le sol lors de la 20eme edition de la Fete de la Chataigne ce samedi 18 octobre 2014 a Fully en Valais. (KEYSTONE/Jean-Christophe Bott)

Les châtaignes ne sont pas à la fête. Non seulement les récoltes sont faibles en raison de la guêpe à la galle, mais en plus les fruits qu'on trouve sur le marché ne sont pas toujours de bonne qualité. L'Office fédéral de la sécurité alimentaire et un nouvel insecte asiatique devraient toutefois changer la donne.

Les Suisses mangent près de 2000 tonnes de châtaignes chaque année, selon les statistiques de l'Administration fédérale des douanes, surtout sous forme de vermicelles ou achetées dans des cabanes au coin de la rue, grillées sur un brasero.

Pourtant la qualité n'est pas toujours au rendez-vous. Par exemple, plus d'un tiers des fruits récoltés dans le canton de Soleure en 2013 contenaient des vers et près de 15% étaient moisis, selon le rapport annuel du laboratoire cantonal, confirmant une information publiée par le "SonntagsBlick".

Pour parer à cette médiocrité, l'Office fédéral de la sécurité alimentaire (OFSA) a mis sur pied un groupe de travail chargé d'harmoniser les exigences de qualité. Ce dernier est formé de chimistes cantonaux responsables du contrôle des denrées alimentaires. "Des mesures seront proposées pour la récolte 2016", a indiqué à l'ats Sabina Helfer, porte-parole de l'OFSA.

Les vers: un problème classique

"Le problème des vers dans les châtaignes existe depuis toujours, a dit à l'ats Marco Conedera, spécialiste du châtaignier à l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage. Mais le problème est facilement contournable: "Il suffit de passer les fruits à l'eau chaude après la récolte".

Le spécialiste voit une autre raison dans cette mauvaise qualité: la pénurie, sans doute. Comme la demande est forte et les prix élevés, de nouveaux fournisseurs sont sollicités hors du réseau normal. Et ce ne sont pas forcément des professionnels", lance le Tessinois.

L'été pourri, mais aussi la guêpe à galle viennent expliquer cette pénurie. Les cultures au Tessin, en Valais et dans le canton de Vaud sont décimées depuis le début des années 2010. Au Tessin, la récolte a chuté de 60 tonnes en 2006 à quelques centaines de kilos en 2014.

La guêpe à galle a été découverte au Tessin en 2009 pour la première fois. Les arbres ne meurent pas, mais leur productivité et leur capacité de résistance sont fortement amoindries.

Mondialisation dans les prés

Cet insecte, originaire d'Asie, a transité par l'Italie: les producteurs du Piémont avaient tenté un croisement entre la châtaigne locale et une châtaigne japonaise, pour lutter contre une autre maladie, celle de l'encre. Effet collatéral: la redoutable guêpe chinoise avait profité du transport.

La solution pourrait provenir de la même origine. Lui aussi venu d'Asie, un autre insecte, appelé "Torymus sinensis", se révèle être un ennemi naturel de la guêpe à galle. La Suisse n'a pas autorisé son utilisation, mais les Italiens l'ont décidé dans le Piémont, a précisé le chercheur revenant sur une information, publiée dans la "NZZ am Sonntag".

"Les Italiens ont choisi de défendre une culture ancestrale, les Suisses ont voulu éviter eux un risque écologique", a expliqué Marco Conedera. Il n'empêche, tout comme son congénère, le parasite a franchi la frontière récemment, mettant déjà mal la guêpe à galle.

Premières améliorations en 2015

Les châtaigniers dans certains coins les plus proches de l'Italie vont commencer à aller mieux dès l'an prochain, affirme le spécialiste. Ce dernier compte qu'il faudra entre quatre et cinq ans pour que la situation revienne à la normale.

Reste que la production suisse sert peu à la consommation de châtaignes fraîches. Les fruits locaux sont plutôt utilisés pour fabriquer de la farine, des pâtes ou des produits à haute valeur ajoutée.

La châtaigne qui grille sur un brasero est souvent importée: là aussi les normes harmonisées des chimistes suisses devront donc s'appliquer à la frontière.

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