Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Personnes handicapées: les ONG critiquent la Suisse à l'ONU

Dans un rapport remis mardi à l'ONU, Inclusion Handicap dénonce "de graves lacunes" dans l'application de la Convention sur les droits des personnes handicapées. La Suisse se voit aussi accusée de ne considérer le handicap qu'avec une approche médicale.

29 août 2017, 12:03
La présidente d’Inclusion Handicap Bruderer Wyss, au centre, remet le rapport à la présidente du Comité des droits des personnes handicapées de l'ONU, Theresia Degener (à gauche). En présence de Micheline Calmy-Rey, ancienne présidente du pays et du conseiller national Christian Lohr.

La Suisse manque d'une stratégie globale et cohérente pour mettre en oeuvre ses obligations internationales sur les personnes handicapées, selon Inclusion Handicap. La faîtière a remis mardi à Genève un rapport à un Comité de l'ONU avec de nombreuses revendications.

Dans ce document publié un an après le premier rapport de suivi du Conseil fédéral, Inclusion Handicap dit d'abord que le gouvernement a "largement sous-estimé" la portée de la Convention sur les droits des personnes handicapées à laquelle elle collabore depuis 2014. Et de dénoncer "de graves lacunes" dans la législation et dans son application aussi bien au niveau fédéral que cantonal et communal.

Parmi les principaux reproches, la Suisse se voit accusée de ne considérer le handicap qu'avec une approche médicale. Selon Inclusion Handicap, le rapport récent du Département fédéral de l'intérieur (DFI) ne rassemble que des mesures liées au travail.

Et le document remis en 2016 par le Conseil fédéral au Comité de l'ONU ne "tient pas compte" de l'opinion des personnes handicapées ni de leurs associations, déplore la faîtière. Contrairement à ce que dit le gouvernement, selon elle.

Transports, emploi ou encore santé

Parmi ses nombreuses revendications, Inclusion Handicap demande la généralisation de l'accès à tous les bâtiments qui rassemblent plusieurs logements. Cet accès devra systématiquement être contrôlé par les autorités. Côté transports publics, une politique coordonnée devra être mise en place, notamment dans l'offre et les billets.

Prévention des situations d'urgence, normes de sécurité, accès à la justice, marge de manoeuvre financière, prise en charge par les caisses-maladies y compris lorsque le handicap se manifeste après l'âge de la retraite: tous ces aspects demandent des améliorations, selon la faîtière. Tout comme l'accès à la culture ou l'aménagement des centres d'hébergement pour requérants d'asile et des renvois forcés.

En terme d'emploi, des incitations financières doivent permettre d'engager des personnes handicapées sur le marché du travail ordinaire. L'accès à des emplois peu qualifiés doit être maintenu pour celles dont les capacités de travail sont limitées.

Les enfants doivent eux pouvoir bénéficier d'une éducation inclusive dès l'école obligatoire et une protection contre la violence. Les jeunes handicapés doivent pouvoir participer aux processus politiques.

Le Comité de l'ONU pour les droits des personnes handicapées devra examiner pour la première fois la situation de la Suisse. Mais le calendrier n'est pas encore connu.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias