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Petroplus arrête la raffinerie de Cressier

L'avenir de Petroplus s'assombrit. Le groupe zougois va fermer temporairement à partir de janvier la raffinerie neuchâteloise de Cressier, de même que celles d'Anvers, en Belgique, et de Petit-Couronne, en France. La fermeture du site neuchâtelois n'interviendra pas avant mi-janvier.

30 déc. 2011, 19:00
Petroplus à Cressier

La reprise des opérations dépendra des négociations avec les banques et des conditions économiques, a indiqué aujourd'hui Petroplus dans un communiqué. La firme, en lutte pour sa survie, va poursuivre les entretiens avec son consortium bancaire, après des discussions «constructives» jeudi à Zurich.

Les négociations visent à débloquer des liquidités pour Petroplus, suite à l'annonce mardi du gel par un consortium de 13 banques internationales - dont UBS et Credit Suisse - d'un crédit de 1 milliard de dollars.

La ligne de crédit en question s'avère indispensable à la poursuite des opérations, Petroplus commençant à manquer de pétrole brut. Les sites de Coryton, au Royaume-Uni, et d'Ingolstadt, en Allemagne, restent pour l'heure en activité.

Marché sinistré

Le spectre de la faillite plane désormais sur le groupe si aucune solution durable n'est trouvée avec les banques. Englué dans les chiffres rouges, Petroplus opère sur un marché sinistré en raison des importantes surcapacités existant en Europe.

Selon l'agence Reuters, le groupe aurait obtenu vendredi un accord de financement provisoire de la part de son consortium bancaire, en attendant qu'une solution soit trouvée concernant sa viabilité opérationnelle.

La fermeture du site de Cressier n'interviendra toutefois qu'à partir de la mi-janvier, a précisé par téléphone à l'ats le conseiller d'Etat neuchâtelois Thierry Grosjean. Il s'est dit «soulagé» que la mesure ne soit pas immédiate, contrairement au cas de la raffinerie française de Petit Couronne.

«Cela nous laisse la semaine prochaine pour mener des discussions avec les différents partenaires», a-t-il ajouté. Le ministre de l'économie a insisté sur les bonnes relations entretenues avec la direction de la raffinerie de Cressier, très ouverte au dialogue. Selon lui, les choses «vont dans la bonne direction», aucun des partenaires n'ayant intérêt à une fermeture définitive.

Lors d'un point presse tenu vendredi avant l'annonce de l'arrêt de l'usine, le Conseil d'Etat neuchâtelois a réitéré son soutien à la raffinerie de Cressier. Thierry Grosjean a souligné l'importance du site pour le canton.

L'usine de Cressier emploie quelque 260 personnes. Elle contribue également à la diversification du tissu économique du canton et revêt une dimension stratégique pour la Suisse, puisqu'elle permet d'assurer une certaine indépendance énergétique, a résumé le conseiller d'Etat.

Approvisionnement diversifié

L'arrêt de la raffinerie ne constitue du reste par une menace pour l'approvisionnement en Suisse. L'usine neuchâteloise produit environ 25% en volume de tous les produits raffinés vendus. La raffinerie valaisanne de Collombey, propriété de Tamoil, assure quant à elle quelque 15%, le reste est importé.

Pour Thierry Grosjean, aucune piste n'est à écarter. Selon lui, il est cependant prématuré d'évoquer une faillite, scénario catastrophe. L'influence du gouvernement neuchâtelois apparaît toutefois limitée. Les décisions ne se prennent pas à Cressier mais à Zoug, entre la direction de Petroplus et le consortium de banques, reconnaît le libéral-radical.

Face aux problèmes de trésorerie de Petroplus, Unia a demandé au gouvernement neuchâtelois de faire pression sur UBS et Credit Suisse, afin de débloquer la situation. Il en va de l'avenir du site, a souligné la section locale du syndicat dans un communiqué.

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