«Nous ne voulons pas être le charbonnage et la sidérurgie du début du 21e siècle», écrivent les syndicats français CGT, CFDT, et CFE/CGC, belge FGTB et Unia dans un communiqué. Ils demandent aux autorités locales et nationales où se situent les raffineries menacées de fermeture de s'investir «de manière tant individuelles que coordonnées pour maintenir les emplois de cette branche».
Ces syndicats disent déplorer la tendance à la réduction du nombre de raffineries en Europe et le recours à des produits importés.
«Nos syndicats exigent la mise en place d'une politique d'égalité de traitement entre les produits raffinés en Europe devant respecter des normes environnementales et de sécurité et les importations de produits finis venant de pays sans normes et faisant du dumping social», précisent-ils.
La CGT, la CFDT et la CFE-CGC ont constitué une intersyndicale au sein de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, près de Rouen, tandis que la FGTB (Fédération générale du travail de Belgique) et Unia sont respectivement présents dans celles d'Anvers et Cressier.
Arrêt temporaire
En revanche, les syndicats des autres raffineries du groupe situées à Coryton (Grande-Bretagne) et Ingolstadt (Allemagne) ne sont pas signataires du texte.
Fin décembre, les banques ont gelé la ligne de crédit d'un milliard de dollars qui servaient à Petroplus pour acheter du brut. Depuis, le groupe a décidé l'arrêt «temporaire» des raffineries de Petit-Couronne, Anvers et Cressier et le placement en «débit minimum» de celles de Coryton et Ingolstadt.
La reprise des opérations dépendra des négociations avec les banques. Le site de Cressier, qui emploie quelque 260 personnes, devrait fermer d'ici la mi-janvier.
Petroplus qui n'exerce que dans le raffinage, à la différence des majors comme Shell, Exxon ou Total, présents tout au long de la chaîne pétrolière, emploie 2500 salariés en Europe répartis dans ses cinq raffineries qui représentent une capacité de traitement de 667'000 barils par jour.