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Petroplus va demander un sursis concordataire

Dans l'impasse, Petroplus va demander un sursis concordataire. L'exploitant de raffineries basé à Zoug, propriétaire notamment du site de Cressier, a précisé aujourd'hui que les négociations menées ces dernières semaines avec ses créanciers avaient échoué.

24 janv. 2012, 10:20
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Le groupe va se déclarer insolvable après un défaut sur ses obligations et autres emprunts convertibles pour un montant de 1,75 milliard de dollars (1,62 milliard de francs). Le dossier, qui doit permettre de se protéger des prétentions des créanciers le temps de trouver des solutions, sera déposé dès que possible.

Le conseil d'administration entend maintenant faire en sorte que les activités soient proprement bouclées, dans le but de conserver le plus de valeur possible pour les parties.

«Il est malheureux d'arriver au point de devoir informer nos employés et nos actionnaires de ces circonstances», a déclaré le directeur général de Petroplus Jean-Paul Vettier, cité dans le communiqué. L'homme a ajouté que la direction a «travaillé dur» pour éviter ce résultat et qu'elle est «pleinement consciente» de l'impact de ce développement pour les employés et leurs familles.

L'action Petroplus a été suspendue hier après-midi à la Bourse suisse, à la demande de l'entreprise. Le même jour ses créanciers ont obtenu une injonction empêchant l'entreprise de livrer des produits pétroliers de sa raffinerie de Coryton, en Grande-Bretagne.

Cessions envisagées

Vendredi, Petroplus a entamé le processus de vente de sa raffinerie française de Petit-Couronne, près de Rouen. Le groupe zougois, examinait également les alternatives stratégiques pour les sites de Cressier et Anvers, y compris leur vente. Pour l'instant, aucun repreneur ne s'est manifesté publiquement pour le site neuchâtelois.

Les raffineries de Petit Couronne et Anvers ont été fermées au début janvier. L'usine de Cressier a terminé ses opérations de fermeture entamées la semaine dernière. Ses 260 employés devaient ensuite commencer des opérations de maintenance, initialement prévues pour le mois de mars.

L'arrêt de l'usine de Cressier, l'une des deux raffineries de Suisse avec celle de Collombey, propriété de Tamoil elle, ne menace toutefois pas l'approvisionnement en produits pétroliers  raffinés de la Suisse.

Action en chute libre

Le premier raffineur indépendant en Europe se trouve en difficulté financière depuis fin décembre après s'être vu refuser l'accès à une ligne de crédit d'un milliard de dollars jugée  «indispensable» au bon fonctionnement des opérations. La situation était devenue critique une semaine plus tard avec le gel de l'intégralité des financements.

Le 12 janvier, Petroplus a annoncé un accord temporaire avec les banques lui accordant des facilités de crédit. Celui-ci a permis au groupe, qui occupe au total 2500 personnes, de poursuivre en partie les activités sur les sites de Coryton et Ingolstadt (Allemagne).

L'action Petroplus a repris sa cotation aujourd’hui pour chuter de plus de 88% à l'ouverture à 17 centimes, un niveau où généralement l'on entretient plus guère d'espoir pour une entreprise rencontrant des difficultés.
Vers 9h45, le titre s'affichait à 27 centimes (-81,6%), alors qu'il valait encore plus de 15 francs il y a un an, et 3,48 francs avant l'annonce des difficultés de financement du groupe d'origine néerlandaise à la fin décembre.

La semaine dernière, l'agence de notation américaine Standard and Poor's a dégradé de trois crans, à «CC», la note de dette à long terme de Petroplus.

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