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Plus de 100’000 enfants pauvres en Suisse: «la politique fédérale doit intervenir»

Face à l’augmentation du nombre d’enfants vivant dans la précarité, Caritas demande à la Berne fédérale de créer une nouvelle loi pour fournir des prestations complémentaires aux familles.

02 déc. 2019, 10:48
Pour Caritas, la Confédération ne manifeste aucune volonté d'agir contre la pauvreté des enfants. (Illustration)

Caritas tire la sonnette d’alarme sur la pauvreté des enfants en Suisse. Plus de 100’000 enfants sont touchés et les chiffres ne cessent d’augmenter ces dernières années, selon l’oeuvre d’entraide. Elle interpelle le Conseil fédéral et le Parlement.

«La Confédération ne manifeste aucune volonté d’agir. Le Conseil fédéral abandonne la lutte contre la pauvreté aux cantons, ce qui engendre une inégalité des chances», a dénoncé lundi à Berne Caritas. Ses responsables demandent instamment au nouveau Parlement de «prendre les choses en main et de créer le cadre juridique d’une lutte nationale contre la pauvreté des enfants».

Dans chaque classe d’école, il y a en moyenne un enfant pauvre.
Marianne Hochuli, responsable du secteur Etudes de Caritas

La Suisse compte quelque 1,7 million d’enfants, dont 103’000 qui sont touchés par la pauvreté. «Autrement dit, dans chaque classe d’école, il y a en moyenne un enfant pauvre, et si on compte les enfants vivant dans la précarité juste au-dessus du seuil de pauvreté, ils sont même trois par classe», a expliqué Marianne Hochuli, responsable du secteur Etudes de l’ONG.

Un tiers des personnes recourant à l’aide sociale sont des enfants et adolescents. Les enfants représentent le groupe d’âge le plus important des ayants droit à l’aide sociale. «Il est intolérable que le développement des enfants pâtisse de l’insuffisance des revenus de leurs parents ni que ces enfants soient sanctionnés à cause de la situation familiale dans laquelle ils grandissent», s’est pour sa part alarmé Hugo Fasel, directeur de Caritas Suisse.

Vaud à la pointe

«Il existe des mesures efficaces pour lutter contre la pauvreté des enfants. Quatre cantons en fournissent la preuve. Genève, Vaud, Soleure et le Tessin ont introduit les prestations complémentaires pour familles, engendrant un net recul du nombre de familles qui doivent faire appel à l’aide sociale», explique l’œuvre d’entraide.

Toutes les évaluations montrent que l’instrument est «efficace et que les taux de pauvreté ont notablement baissé dans ces cantons». Le modèle du canton de Vaud est particulièrement efficace. Les prestations complémentaires pour familles y sont versées jusqu’à l’adolescence. De plus, le canton prend à sa charge la plus grande partie des coûts de garde des enfants et rembourse les coûts de la santé, poursuit Caritas.

Mettre en place une loi-cadre

Le fait qu’en dépit de ces expériences positives, il n’existe pas d’instrument comparable dans les 22 autres cantons montre clairement que la politique fédérale doit maintenant intervenir, insiste Caritas. L’ONG affirme s’engager pour que la Confédération mette en place une loi-cadre qui inscrit dans la législation l’instrument des prestations complémentaires pour familles et l’introduise partout en Suisse.

«La Confédération doit fixer des règles minimales pour sa structure et définir son cofinancement des prestations. Les prestations complémentaires pour familles favorisent la responsabilité personnelle, incitent à travailler et sont administrativement moins lourdes que l’aide sociale», soulignent les responsables de l’oeuvre d’entraide.

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