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Politique agricole: vers une alliance entre les Verts et les paysans?

Markus Ritter, président de l’Union suisse des paysans, plaide pour une alliance avec les Verts sur les thèmes agricoles. Le parti écologique se dit lui prêt à se concerter avec l'USP.

09 févr. 2020, 08:34
/ Màj. le 09 févr. 2020 à 14:57
Markus Ritter, agriculteur bio et président de l'Union suisse des paysans (USP), s'est exprimé dans la SonntagsZeitung. (Archives)

L’Union suisse des paysans (USP) propose un marché aux Verts. Les paysans accepteraient des standards écologiques un peu plus élevés et soutiendraient les Verts dans leurs exigences en matière d’importations agricoles. Les écologistes se disent prêts à négocier.

C’est une alliance inédite qui verrait le jour, si les partenaires confirment leurs intentions. Le président de l’USP, Markus Ritter, a adressé un signal aux Verts, dans un entretien accordé à la SonntagsZeitung. Face à l’ouverture des marchés et à la «froide libéralisation» qui menace, il espère trouver dans les Verts un partenaire d’alliance.

L’idée est de forger ensemble une stratégie commerciale viable pour les agriculteurs helvétiques. Les termes du marché proposé sont les suivants: les paysans accepteraient de se conformer à des standards un peu plus élevés en matière d’environnement et ils soutiendraient les Verts dans leur exigence d’arrêter les importations de produits agricoles ne répondant pas aux standards suisses.

En guise de première étape, les paysans se proposent de se ranger aux côtés des Verts pour soutenir le référendum contre l’accord de libre-échange avec les Etats du Mercosur. En matière de standards environnementaux, ils accepteraient de suivre des normes plus exigeantes, mais pas tout à fait aussi élevées que celles du cahier des charges biologiques, précise le président de l’USP.

Verts favorables à la discussion

«Nous sommes disposés à nous asseoir à la table de négociations avec l’USP», a réagi dimanche la secrétaire générale des Verts suisses Regula Tschantz, interrogée par Keystone-ATS. «Nous avons besoin de solutions et nous en avons besoin rapidement» a-t-elle déclaré.

Nous sommes disposés à nous asseoir à la table de négociations avec l’USP.
Regula Tschantz, secrétaire générale des Verts suisses

Selon elle, Markus Ritter a raison quand il déclare qu’il est nécessaire d’instaurer enfin une stratégie qualité pour les aliments importés. Il a d’ailleurs soutenu en 2018, comme plusieurs fédérations paysannes, l’initiative des Verts «Pour des denrées alimentaires saines et produites dans des conditions équitables et écologiques», relève Regula Tschanz.

Un contre-projet sur les pesticides

Le but de cette initiative était de renforcer la protection de l’environnement et des animaux dans les domaines de l’agriculture et de l’alimentation suisses, en réglementant l’importation. Faute de règles contraignantes pour un commerce durable, on risque que les secteurs du commerce de détail et de la restauration contournent les standards suisses, tout simplement en recourant à des marchandises bon marché produites à l’étranger.

Nous sommes prêts à nous allier avec l’USP afin d’imposer une stratégie durable en matière de commerce. Mais nous voulons aussi un contre-projet durable à l’initiative «Pour une Suisse libre de pesticides de synthèse». Nous souhaitons que ce contre-projet apporte de rapides améliorations et offre de nouvelles perspectives aux familles paysannes, conclut la secrétaire générale des Verts.

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