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Politique de formation demandée pour les travailleurs âgés

Face à la menace de pénurie de main-d'oeuvre spécialisée, il faut améliorer l'employabilité des travailleurs âgés, selon Travail.Suisse.

04 nov. 2014, 12:05
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Le syndicat veut notamment combler le déficit de formation des seniors les moins qualifiés. Les personnes en réinsertion professionnelle devraient pouvoir bénéficier d'un soutien matériel.

A première vue, la situation des travailleurs âgés en Suisse n'est pas dramatique: le taux d'occupation est élevé et le taux de chômage faible par rapport à la moyenne internationale, a déclaré mardi devant la presse réunie à Berne, Martin Flügel, président de Travail.Suisse.

Toutefois, en regardant dans le détail, on peut voir que presque 60% des chômeurs de plus de 55 ans sont plus d'un an sans travail, bien plus que la moyenne de la zone de l'OCDE. En plus, ce taux s'est massivement détérioré depuis 2002, passant de 40% à 60%. Cet handicap est «injuste et discriminant», a ajouté Martin Flügel.

Jacques-André Maire, vice-président de Travail.Suisse et conseiller national (PS/NE), déplore que les personnes les moins qualifiées soient les plus touchées. Si 63,1% de la population résidante âgée de 25 à 64 ans suit une formation continue (chiffres 2011 de l'OFS), il existe de fortes différentes selon les qualifications, a renchéri Bruno Weber-Gobet, responsable de la politique de formation du syndicat.

Seulement 30% des personnes sans diplôme professionnel suivent ainsi une formation continue, contre un taux qui se monte à près de 80% pour les détenteurs d'un titre d'une haute école.

«Prendre des mesures pour éviter la déqualification des travailleurs d'un certain âge est une opération win-win, aussi bien pour les employés que pour les entreprises», a ajouté Jacques-André Maire. Ces dernières pourront mieux exploiter ce potentiel de main-d'oeuvre, qui est estimé actuellement par le Conseil fédéral à plus de 93'000 équivalents plein temps.

La Confédération, qui devrait mettre à disposition 80 millions de francs par an - une estimation du syndicat - pour encourager les adultes à obtenir un diplôme professionnel fédéral, serait aussi «gagnante». Pour le Neuchâtelois, «c'est un investissement que l'on fait là».

«Former des travailleurs âgés est une mesure de prévention pour éviter le chômage de longue durée ou le recours à l'aide sociale», a a expliqué Jacques-André Maire.

Femmes concernées en premier lieu

Travail.Suisse veut faire évoluer la Loi sur la formation professionnelle (LFPr). Le syndicat souhaite introduire l'orientation professionnelle et de carrière à la moitié de la vie comme critère de mise en place de l'article 5.2 de la LFPr dans l'ordonnance d'application.

Par ailleurs, d'après la loi, la Confédération doit faciliter la réinsertion professionnelle des personnes ayant temporairement réduit ou interrompu leur activité professionnelle. Pourtant, déplore Jacques-André Maire, ces personnes n'ont jusqu'ici jamais bénéficié d'un soutien matériel et plusieurs propositions parlementaires allant dans ce sens ont été refusées par le Conseil fédéral.

Selon le conseiller national, «il est temps que cela change et que ces personnes, essentiellement des femmes, puissent bénéficier d'aides spécifiques dans le cadre d'un concept global de réinsertion que la Confédération devrait élaborer». Il faut notamment favoriser, par des bourses de formation, l'acquisition par les plus de 40 ans de diplômes professionnels supérieurs (brevets et maîtrises).

Dans les semaines à venir, plusieurs interventions parlementaires seront déposées pour que les besoins des travailleurs âgés soient mieux pris en compte et qu'ils puissent rester en emploi jusqu'à la retraite, a ajouté Jacques-André Maire.

Le conseiller national a expliqué que des discussions inter-partis ont lieu actuellement, sous l'égide de Travail.Suisse. L'idée est de mettre en place un fonds fédéral dont on peut imaginer qu'une partie serait financée par les employeurs, a-t-il précisé.

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