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Politique étrangère: le Conseil fédéral n'est pas près de revoir le concept de neutralité

Le concept de neutralité tel qu'il est appliqué aujourd'hui en Suisse, date de 1993. Si la situation géopolitique a passablement changé depuis, le Conseil fédéral ne juge pas utile de revoir ce rapport.

26 nov. 2014, 10:15
Didier Burkhalter, qui multiplie les visites diplomatiques, comme ici avec le président kirghize Almazbek Atambayev, n'entend pas revoir le concept de neutralité de la Suisse.

La neutralité ne constitue pas un objectif de la politique étrangère en soi, rappelle le Conseil fédéral dans sa réponse à une interpellation de la conseillère aux Etats Karin Keller-Sutter (PLR/SG). Il s'agit plutôt d'un instrument de politique extérieure et sécuritaire, explique le gouvernement.

La Saint-Galloise s'inquiète des bouleversements géopolitiques actuels, comme les nouveaux rapports de force entre les grandes puissances ou la montée du nationalisme et du militarisme. Face à ces mutations, elle demandait si le Conseil fédéral entend revoir son rapport sur la neutralité datant de 1993.

Le chef du Département des affaires étrangères (DFAE) Didier Burkhaklter lui a répondu que ce rapport reste pertinent et d'actualité. Ses bases conceptuelles lui permettent d'appliquer la neutralité avec cohérence et de donner forme à une politique étrangère indépendante et crédible.

Ni bloc de puissances ni alliance

Aux yeux du gouvernement, ce qui distingue la Suisse des autres pays, ce n'est pas la neutralité en tant que telle, mais la possibilité d'adopter une position indépendante, du fait de sa non-appartenance à un bloc de puissances ou à une alliance.

Cette indépendance a des avantages qu'il s'agit d'optimiser, mais aussi des inconvénients, qu'il faut réduire au minimum. Elle nécessite une réévaluation régulière, afin de tenir compte des mutations en cours. En outre, la politique étrangère obéit à certains principes qui restent valables quelles que soient les évolutions du contexte international, a rappelé Didier Burkhalter.

C'est sa politique extérieure indépendante, liée si possible à de bonnes relations avec le plus grand nombre d'Etats, qui confère à la Suisse sa réputation d'actrice crédible et de pays qui tient parole.

OSCE et Ukraine

Le Conseil fédéral s'occupe en continu de cette adaptation, a ajouté le chef du DFAE. Et de citer l'engagement de la présidence suisse en 2014 de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) dans la crise en Ukraine et la politique de la Suisse relative à l'application ou non des sanctions décidées par l'Union européenne.

La Suisse continuera de jouer un rôle actif au sein de l'OSCE en 2015, en tant que membre de la troïka (composée de la présidence en cours, de la présidence sortante et de la présidence à venir), a-t-il rappelé.

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