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Politique: les élus romands dominent les partis de gauche, les Alémaniques la droite dure

Une étude a passé au crible 900 votes des 200 parlementaires nationaux. Conclusion: les élus romands dominent plutôt les partis de gauche, alors que les Alémaniques penchent assez nettement à droite de l'échiquier politique.

25 nov. 2014, 10:21
L'étude a décortiqué la dernière législature en fonction des votes des parlementaires.

L'opposition gauche-droite entre conseillers nationaux francophones et alémaniques s'est accentuée depuis la dernière législature: sur plus de 900 votes analyés entre la session d'hiver 2013 et la session d'automne de cette année, les élus romands votent davantage à gauche (PS ou Verts) que les Alémaniques.

C'est ce qui ressort de l'étude réalisée par le sociogéographe Michael Hermann pour les quotidiens "Le Temps" et la "Neue Zürcher Zeitung", publiée mardi. Le politologue a évalué les élus sur une échelle allant de -10 (très à gauche) à +10 (très à droite). Résultat: la valeur médiane des conseillers nationaux romands se situe à -1,4, alors que celle des Alémaniques est de +0,5.

Le directeur de l’institut de recherche Sotomo à Zurich analyse chaque année les 200 élus du Conseil national en fonction de leurs votes. Après avoir étudié les différences entre les votes féminins et masculins en 2013, il a examiné cette année les divergences entre parlementaires en prenant pour critère la région linguistique.

Toni Brunner très à droite

Les socialistes Carlo Sommaruga (GE) et Susanne Leutenegger Oberholzer (BS) y occupent ainsi la position la plus à gauche (–9,4). L’UDC schwyzois Pirmin Schwander se situe à l'autre extrémité de l'échiquier (+9,9).

Le deuxième rang est campé pour la première fois par le président de l’UDC Toni Brunner (9,6). Avec un score de +8, c'est le Genevois Yves Nidegger (UDC) qui est le Romand le plus à droite, mais il se hisse seulement à la 20e position. La droite dure est par conséquent uniquement dominée par des Alémaniques.

Cette polarisation n'est pas une surprise en soi, puisqu'elle reflète la composition du corps électoral qui conduit régulièrement à un fossé entre Alémaniques et Romands lors des votations, observe Michael Hermann.

Cette configuration n'est toutefois pas figée: en 2003 le "Röstigraben" était par exemple très marqué, alors que les différences entre Alémaniques et Romands étaient plus faibles durant la législature suivante (2007-2011). Depuis, l’écart s’est à nouveau élargi, constate l'expert.

Un PS homogène

Cette évolution contraste avec le développement observé à l’intérieur des partis où les disparités linguistiques sont moins significatives, poursuit le professeur à l'Université de Zurich.

Et de prendre pour exemple le Parti socialiste: l’opposition souvent évoquée au sein de cette formation entre des Romands militants et marqués à gauche et des Alémaniques partisans du social-libéralisme a complètement disparu. Les positions des socialistes alémaniques se sont rapprochées de celles de leurs collègues francophones.

L'UDC est également plus homogène politiquement qu’il y a 20 ans, mais contrairement au PS, le fossé linguistique n’a pas totalement disparu. Les conseillers nationaux francophones ont ainsi évolué vers la droite, mais la majorité des conseillers nationaux UDC francophones continue de se positionner sur l’aile gauche.

Pourquoi ce rapprochement à l'intérieur des partis, alors que l'opposition gauche-droite entre parlementaires francophones et alémaniques s'est-elle accentuée? Les divergences d'orientation traduisent moins les positions à l'intérieur des partis que les résultats électoraux, explique Michael Hermann.

L'UDC est par exemple sous-représentée en Suisse romande, alors que le PS et les Verts y sont surreprésentés. Ce décalage se reflète ensuite dans la représentation politique.

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