Les peintures extérieures comportent souvent des fongicides et d'autres adjuvants antibactériens afin de prévenir la formation de moisissures. Lors de fortes pluies, les façades relâchent ces produits chimiques qui s'écoulent dans les sols et les cours d'eaux, explique l'EPFL dans un communiqué.
Sylvain Coutu, qui travaille sur l'impact des micropolluants dans le Léman, a cherché un moyen pour prévoir les concentrations de trois biocides présents dans ces peintures industrielles: le dicarbonate diméthylique (DCMU), le terbutryne et le carbendazime.
Tuer la vie
Ces molécules, qui ne sont normalement pas présentes dans l'environnement, étymologiquement «tuent la vie». Fatalement, elles vont avoir des effets sur certaines plantes, herbes et algues, a expliqué à l'ats Luca Rossi, co-directeur de la thèse du doctorant lausannois.
L'outil mathématique du chercheur permet de renoncer à des mesures qui coûtent très cher, car il faut du matériel de haute technologie pour mesurer des concentrations aussi faibles, a précisé M. Rossi. Il permet aussi de mieux prédire et évaluer les risques causés par ces substances, ce qui ouvre la porte à des recherches de solution.
Selon Luca Rossi, ces faibles concentrations représentent «très peu de risques pour la santé humaine». «Ce qui nous préoccupe, c'est l'ensemble des micropolluants que l'on retrouve dans l'eau».
La Suisse est en train d'adapter sa réglementation aux normes européennes, qui sont plus strictes. L'Office fédéral de l'environnement (OFEV) est «très actif dans le domaine des micropolluants: il a pris les choses en main», estime Luca Rossi.