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Prévoyance vieillesse: large alliance des femmes en faveur de la réforme des retraites

Plusieurs organisations féminines ont fait front commun jeudi pour militer en faveur de la réforme des retraites. Même si cela implique de travailler jusqu'à 65 ans. Mais plusieurs femmes de droite comme de gauche s'y oppose.

29 juin 2017, 17:16
La PDC Barbara Schmid-Federer et ses alliées féminines ont défendu la réforme des retraites  jeudi devant la presse.

Une large alliance d'organisations féminines milite en faveur de la réforme des retraites soumise en votation le 24 septembre. Travailler jusqu'à 65 ans sera compensé par plusieurs améliorations d'ordre financier pour les femmes. Mais le front des femmes est divisé.

Le relèvement de l'âge de la retraite pour les femmes est certes dure à avaler. Mais plusieurs éléments urgents à mettre en oeuvre plaident pour la Prévoyance vieillesse 2020, ont martelé jeudi devant la presse Maya Graf, co-présidente d'Alliance F, et Barbara Schmid-Federer, membre du comité de l'organisation. L'Union suisse des paysannes, la Ligue suisse des femmes catholiques et les Femmes Protestantes sont à leurs côtés.

La réforme permet surtout de combler les lacunes de couverture du 2e pilier pour les femmes. Le seuil à partir duquel on cotisera sera abaissé, ce qui profitera à celles qui travaillent à temps partiel et qui perçoivent un bas salaire. Aujourd'hui, un demi-million de femmes en emploi ne sont pas assurées au deuxième pilier.

L'autre élément novateur est l'aménagement individuel de la retraite. Elle pourra être prise entre 62 et 70 ans. Les femmes qui auront interrompu leur activité professionnelle pour les enfants, par exemple, pourront compenser les années de cotisation manquantes et ainsi améliorer leurs rentes, ont rappelé les deux conseillères nationales, écologiste pour l'une, PDC pour l'autre.

Peu de chances d'obtenir plus

Après 20 ans de blocage, il faut passer par un compromis. Un échec coûterait cher pour tout le monde, en particulier pour les femmes. Le fonds AVS serait rapidement déficitaire et il faudrait combler un trou de plusieurs milliards.

Rien n'indique en outre qu'une meilleure solution soit trouvée. Durant les travaux parlementaires, plusieurs propositions pour mieux compenser la hausse de l'âge de la retraite des femmes ainsi que la baisse du taux de conversion de 6,8% à 6% ont été refusées.

Et espérer augmenter l'AVS au-delà des 70 francs mensuels prévus est actuellement illusoire, a prévenu Christine Bühler, présidente des Femmes paysannes. Idem pour les personnes mariées qui profiteront d'un relèvement de la rente AVS de couple à seulement 155% au lieu de 150% d'une rente individuelle. Imaginer plus n'est pas réaliste.

Divergences à droite et à gauche

C'est pourtant l'espoir d'un plan B qui pousse plusieurs femmes de droite comme de gauche à s'opposer à la réforme. Les femmes PLR se sont ainsi complètement alignées sur la position du parti suisse. Elles refusent en bloc le projet.

Pour elles, il est injuste que les femmes paient d'une année de travail supplémentaire pour pouvoir verser 70 francs de plus dans l'AVS à tout le monde. Elles souhaitent des aides ciblées pour les petites retraites des femmes et pour plus d'égalité dans le 2e pilier. La déduction de coordination devrait notamment être supprimée.

L'opposition est également venue de certaines femmes de gauche. Pour elles, la réforme instrumentalise l'égalité pour imposer une régression sociale. Les économies réalisées avec la hausse de la retraite à 65 ans permettent d'économiser 1,3 milliard de francs. Or l'inégalité salariale pèse encore 7,7 milliards de francs et les rentes des femmes sont de 37% inférieures à celles des hommes.

Elles militent pour une vraie revalorisation de l'AVS. Mais cette solution a déjà échoué devant le peuple avec le rejet par près de 60% de l'initiative populaire AVSplus l'automne dernier.

Au Parlement, la réforme a été adoptée par une alliance du PS, PDC, PBD, Verts et Vert'libéraux. Les Femmes PS et les syndicats soutiennent le projet. Dans le camp adverse se trouvent le PLR et l'UDC qui ont reçu l'appui de l'usam et de l'Union patronale suisse. Plusieurs syndicats de Suisse romande s'y opposent également.

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