Les trois malfaiteurs ayant commis le brigandage dans la fabrique Joseph Erard au Noirmont (JU) lundi n'ont pas pu s'emparer du coffre de l'entreprise. Les individus ont profité de l'arrivée vers 05h30 d'un ouvrier dans l'entreprise spécialisée dans la fabrication de boîtes de montres haut de gamme.
Les braqueurs sont repartis avec leur véhicule en direction de la France avec leur otage qui a été abandonné dans un village français proche de la frontière. Ses ravisseurs ont poursuivi leur route. Leur véhicule, une fourgonnette de livraison, a été retrouvée brûlée une dizaine de km plus loin de Charmauvillers, le village où l’otage a été libéré.
Il est quasi certains que les malfrats ont fait chou blanc. Ils ne sont pas parvenus à avoir accès aux coffres. La production de l'usine a été arrêtée pour la matinée pour permettre à la police de procéder au constat d'usage et aux premières auditions.
Ce n'est pas la première fois que Joseph Erard est l'objet d'un brigandage. Le 29 novembre 2011, trois individus cagoulés avaient emporté un butin après avoir enfermé des ouvriers dans la chambre forte. Comme lundi, un employé avait été agressé alors qu'il pénétrait à l'aube dans l'usine.
Des vérifications ont lieu pour déterminer si les malfaiteurs ont emporté d'autres objets. La production de l'usine a été arrêtée pour la matinée pour permettre à la police de procéder au constat d'usage et aux premières auditions.
Climat d'insécurité
Ce nouveau vol s'inscrit dans une vague de cambriolages qui frappe des entreprises horlogères de l'Arc jurassien. La valeur du cours de l'or et le prix des montres de luxe suscitent la convoitise de bandes organisées, et notamment de France. Les entreprises sont invitées par la police à réfléchir à leur système de sécurité.
Dans les Montagnes neuchâteloises, l'entreprise horlogère Corum, à La Chaux-de-Fonds, a été victime à deux reprises d'un vol, en mai et en avril. En juin, c'était la manufacture Audemars Piguet au Locle qui recevait la visite de cambrioleurs.
Dans le canton du Jura, l'Ajoie a été particulièrement touchée par ce phénomène. En août, l'entreprise Wegmo à Fahy et l'usine Cortech à Cornol ont été la cible des malfaiteurs. Et en début d'année, six hommes ont pris en otage la conjointe du directeur d'une entreprise à Courtemaîche pour obliger l'industriel à leur ouvrir son usine.
D'autres entreprises jurassiennes ont également été cambriolées au cours de cette année. Le Jura bernois n'est pas épargné par cette vague de criminalité. En février, des inconnus avaient dérobé un butin dans une entreprise à La Neuveville.