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Procès du meurtre d'Adeline: Fabrice A. recherchait un sentiment de toute-puissance

Lorsqu'il a tué Adeline, sa thérapeute, Fabrice A. a éprouvé un sentiment de toute-puissance selon les deux psychiatres qui l'ont examiné. Le plaisir qu'il a ressenti fait que le risque de récidive est très important.

05 oct. 2016, 13:30
L'acte d'égorger sa thérapeute après l'avoir attachée à un arbre a suscité chez Fabrice A. une "orgie narcissique", une sensation très au-delà de l'orgasme sexuel.

Quand il a tué Adeline, Fabrice A. a éprouvé un sentiment de toute-puissance qui a provoqué chez lui un orgasme cérébral, ont fait savoir mercredi les deux psychiatres français qui ont examiné le prévenu. Ils estiment le risque de récidive très important.

L'acte d'égorger sa thérapeute après l'avoir attachée à un arbre a suscité chez Fabrice A. une "orgie narcissique", une sensation très au-delà de l'orgasme sexuel, a souligné le docteur Daniel Zagury. L'accusé s'est retrouvé dans une position de toute-puissance, de démiurge ayant droit de vie et de mort.

Ce sentiment de domination, de maîtrise de l'autre, de le tenir à sa merci, Fabrice A. l'avait déjà recherché lors des deux viols qu'il avait commis une quinzaine d'années auparavant. "Je pense que c'est central", a relevé le docteur Zagury, précisant que le prévenu souffrait de troubles graves de la personnalité.

Mauvais pronostic

Daniel Zagury et son collègue Pierre Lamothe se sont montrés très pessimistes sur les possibilités d'évolution positive à court terme de l'accusé. Au jour d'aujourd'hui et dans un futur très proche, le risque de récidive est très important, a souligné M.Zagury. Fabrice A. pourrait vouloir retrouver l'émotion qu'il a ressentie en tuant.

Chez un criminel en série, le premier acte a un effet de surprise, de jouissance et la tendance est de le répéter, a noté le docteur. Ce que Fabrice A. a éprouvé a été pour lui tellement au-delà de la norme lorsqu'il a égorgé Adeline qu'on ne peut pas être optimiste sur les possibilités de contrôle du risque, a précisé M.Lamothe.

Un moi clivé

Selon les psychiatres, Fabrice A. souffre d'un clivage du moi. Il peut avoir une conduite totalement adaptée, et cacher en même temps des "préoccupations secrètes" qu'il n'est pas possible de déceler. Selon M.Lamothe, l'accusé peut avoir un fantasme amoureux sur une femme qui se transforme en fantasme agressif avec viol et meurtre.

Les deux psychiatres refusent de parler de curabilité pour Fabrice A. Il n'est pas malade et n'est pas atteint d'une pathologie psychotique. En revanche, les experts évoquent pour l'accusé la possibilité, peut-être, de se réorganiser afin d'être moins dangereux pour les autres.

Il est trop tôt pour dire si ce réaménagement va marcher pour Fabrice A., a toutefois noté M. Lamothe. Certaines personnes ne guériront ou ne changeront jamais, mais ce constat ne veut pas dire qu'il ne faut rien tenter. Ce ne serait ni scientifiquement ni socialement acceptable, a-t-il conclu.

 
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