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Projet pharaonique à Andermatt: l'hôtel "Chedi" ouvre ses portes le 6 décembre

L'hôtel "Chedi", symbole du nouveau complexe touristique du financier égyptien Samih Sawiris à Andermatt, va ouvrir ses portes le 6 décembre prochain. Ce projet à plus d'un milliard a débuté il y a neuf ans lors d'une rencontre fortuite.

29 nov. 2013, 09:35
Ein Musterzimmer des Hotel Chedi, welches im Dezember 2013 eroeffnet wird, in Andermatt, am Dienstag, 16. April 2013. Der aegyptische Investor Samih Sawiris informierte am Dienstag mit seinem Team ueber die Fortschritte seines Projektes. In das im Aufbau befindliche Tourismusresort in Andermatt sind bislang 345 Mio. Franken investiert und Wohneinheiten im Wert von 275 Mio. Franken verkauft oder reserviert worden. (KEYSTONE/Sigi Tischler)

L'histoire commence un 18 novembre 2004, raconte Josef Dittli, président du gouvernement uranais. Alors fraîchement élu, le libéral-radical se souvient de temps difficiles à Uri.

Lors d'un événement organisé par le Département de la défense chez RUAG à Altdorf, Josef Dittli profite alors d'un dîner qui suit pour présenter ses doléances, déplorant notamment les pertes d'emplois, l'exode ou encore "l'enfer fiscal" qui frappent de plein fouet le canton.

Il manquait des investisseurs à Uri, selon Josef Dittli, en particulier dans le domaine du tourisme et surtout à Andermatt. L'ancien ambassadeur suisse du Caire, Raimund Kunz, qui participait également aux discussions, s'est alors souvenu qu'il connaissait un Egyptien qui serait peut-être intéressé à investir à Andermatt.

Une soirée cruciale

L'aventure allait alors pouvoir commencer. Début 2005, le diplomate annonce que Samih Sawiris, richissime financier égyptien veut se rendre le 22 février à Andermatt. Il serait prêt à investir 50 millions, "éventuellement même plus".

C'est seulement lors de leur rencontre que le conseiller d'Etat réalise de quel homme d'affaires il s'agit: un milliardaire qui possède El Gouna, une station touristique égyptienne.

L'ex-directeur de la banque cantonale uranaise Peter Zgraggen, l'ancien conseiller national Franz Steinegger et l'ancien président de l'exécutif cantonal Carlo Dittli participent également à cette première rencontre "chaleureuse", se déroulant dans une "ambiance conviviale". Selon Josef Dittli, cette première soirée a été cruciale.

Lors d'un vol en hélicoptère, Samih Sawiris est enthousiasmé par le paysage resté intact entre la Furka et l'Oberalp. Alors que les personnes impliquées dans le projet lui proposent d'abord de rénover l'hôtel Bellevue, M. Sawiris voit déjà plus grand.

Un million de mètres carrés

Il a besoin d'un million de mètres carrés de terrain pour construire un complexe composé de plusieurs hôtels, d'appartements, de villas de luxe, ainsi qu'un terrain de golf, une extension du domaine skiable et une piscine couverte. "Appelez-moi si vous avez le terrain", dit-il.

Après son tour en hélicoptère, Samih Sawiris se rend à Milan en compagnie de M. Dittli, afin de tester l'état des routes et évaluer la distance entre la ville italienne et Andermatt. Alors que le panneau Milan affleure après une bonne heure, M. Sawiris est convaincu: la situation géographique d'Andermatt est idéale.

Entre-temps se pose cependant un problème. Le financier égyptien veut construire son site touristique sur la place d'armes d'Andermatt. A M. Dittli de convaincre ses collègues du Conseil d'Etat, ainsi que l'ancien conseiller fédéral Samuel Schmid. Il rencontre le chef du Département de la défense en août 2005.

"Cela me rappelle le conte des mille et une nuits", s'est exclamé Samuel Schmid, se demandant si M. Dittli y croit vraiment. Ce d'autant plus que le conseiller d'Etat avait demandé à l'armée d'être davantage présente dans le canton. Le conseiller fédéral se laisse toutefois convaincre et l'armée quitte la place d'armes.

En novembre 2005, Samuel Schmid participe aussi à une rencontre entre l'investisseur et le conseil municipal d'Andermatt. "Après la séance, nous avions l'impression que si nous ne saisissions pas cette chance, nous devrions attendre longtemps avant qu'un tel investisseur ne fasse à nouveau son apparition", se souvient l'ex-conseiller communal Karl Poletti.

"Un cadeau de Noël"

Ce projet ne restera pas longtemps secret. On en parle dans le troquet du village et la presse a vent de l'histoire. "Un Egyptien prévoit un coup de plusieurs millions", écrit ainsi la "Neue Urner Zeitung". "Un milliardaire joue à Jésus à Andermatt", titre le "Blick" ou encore "Un cadeau de Noël pour Uri", se réjouit la "Südostschweiz".

Lors de la première réunion publique le 18 décembre, plus de 1000 personnes se ruent dans la salle polyvalente d'Andermatt. L'euphorie est grande, mais M. Dittli relativise: "M. Sawiris a été accueilli comme un sauveur, mais d'importants défis nous attendaient encore".

Aujourd'hui, le scepticisme et les obstacles - comme l'initiative Weber notamment - ont été franchis et M. Dittli regarde en arrière avec sérénité, "satisfait de ce qu'on peut obtenir en Suisse avec beaucoup d'engagement".

 
 

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