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Protection des animaux: pas de vidéosurveillance obligatoire dans les abattoirs

Le Conseil des Etats a rejeté mercredi une motion socialiste demandant que les abattoirs en Suisse installent des dispositifs de vidéosurveillance pour éviter la maltraitance animale.

03 juin 2020, 10:14
Le Conseil des Etats ne veut pas mettre les abattoirs sous vidéosurveillance (photo symbolique).

Les abattoirs en Suisse ne devront pas placer les espaces utilisés pour l’étourdissement et la saignée des animaux sous surveillance vidéo. Le Conseil des Etats a enterré mercredi par 32 voix contre 5 une motion de Daniel Jositsch (PS/ZH) en ce sens.

Le socialiste zurichois motive sa proposition par les résultats d’une inspection de 67 abattoirs entre janvier 2018 et mars 2019, montrant que le contrôle de l’étourdissement et de la saignée n’était pas effectué ou ne l’était pas correctement dans de nombreuses exploitations, surtout petites.

Les abattoirs sont un domaine sensible de la protection des animaux, a relevé Daniel Jositsch. D’un côté, la société a tendance à ne pas vouloir savoir ce qu’il s’y passe et de l’autre, elle consomme la viande en grande quantité.

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Les vétérinaires officiels ne parviennent pas à déceler les atteintes graves à la protection des animaux, comme des étourdissements ratés. Et ils ne peuvent pas prendre les mesures appropriées pour les éviter. Des enregistrements vidéo seraient une source d’information fiable et objective pour eux.

Les critiques ont notamment concerné les droits de la personnalité des employés et la protection des données. La surveillance se ferait uniquement dans des lieux bien définis et en particulier dans les endroits les plus critiques de l’abattoir, a répondu le motionnaire. L’accès aux vidéos serait limité aux autorités ou aux vétérinaires officiels et les enregistrements détruits après un certain délai.

Mesure disproportionnée

La mise en place généralisée de la vidéosurveillance semble disproportionnée, a expliqué le conseiller fédéral Alain Berset. Cela n’a pas plus de valeur qu’un symbole, selon lui.

Les mesures en place déploient en outre leurs effets. Les cantons doivent prendre plus de responsabilités et la vidéosurveillance ne peut pas être la seule mesure. Il est essentiel de former le personnel de façon ciblée et continue, d’optimiser les processus et d’améliorer l’autocontrôle, selon le ministre.

L’Office fédéral des affaires vétérinaires (OSAV) est intervenu pour améliorer la protection des animaux lors de l’abattage en demandant notamment aux autorités cantonales de prendre des mesures immédiates. L’ordonnance sur la protection des animaux lors de leur abattage est en outre en cours de révision et des améliorations des différentes méthodes d’étourdissement sont prévues.

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