Echanger des objets que l'on emploie peu souvent, favoriser le contact entre voisins, lutter contre des dépenses inutiles, telles sont les ambitions de "Pumpipumpe". Le principe est simplissime: on colle sur sa boîte aux lettres une vignette représentant le bien que l'on souhaite prêter ou le service que l'on veut rendre.
Depuis sa création en octobre 2012, le projet ne cesse de faire des adeptes. Si au départ, ce sont notamment les habitants des grandes villes alémaniques qui ont été séduits par le concept, les citoyens romands commencent à y prendre goût. "Jamais nous n'aurions imaginé un tel succès", lance Sabine Hirsig, l'une des co-fondatrices de "Pumpipumpe". "A ce jour, plus de 8'000 commandes ont été passées en provenance de Suisse, d'Allemagne et d'Autriche mais c'est à Berne que l'utilisation des vignettes est la plus dense", poursuit-elle.
Des sponsors et du bénévolat
C'est dans la capitale fédérale, justement, qu'est né "Pumpipumpe" ("Prête-moi ta pompe" en dialecte bernois). A sa tête, Sabine Hirsig, illustratrice de profession, et deux amis designers. Le trio travaille bénévolement, non sans l'aide de sponsors. "Le crowdfunding (financement participatif) nous a permis de démarrer l'opération avec 4'000 francs, en 2013 nous avons obtenu un soutien financier de la ville de Berne et cette année, c'est une somme de 10'000 francs qui nous a été attribuée par un fond de l'EPFZ", explique Sabine Hirsig.
Toutefois, une fois les vignettes expédiées dans les ménages (200 par jour ces dernières semaines), il reste difficile d'en mesurer l'impact sur la population. Les voisins sont-ils prêts à presser sur la sonnette, à échanger davantage, à s'entre-aider? Une chose est sûre, "Pumpipumpe" nous force à nous interroger sur la manière dont nous utilisons les biens de consommation. Et c'est peut-être là l'essentiel.