L'ancien cadre d'UBS Raoul Weil, qui comparaît aux Etats-Unis pour aide à l'évasion fiscale, a freiné la régularisation des clients américains de la banque par appât du gain, a accusé le témoin Martin Liechti, proche collaborateur de l'accusé à l'époque.
"C'était vraiment frustrant. Pour lui, le profit venait en premier", a affirmé mardi (heure locale) un de ses anciens subordonnés, Martin Liechti, cité par l'accusation dans le procès intenté à Raoul Weil, ancien numéro trois d'UBS, à Fort Lauderdale (Floride).
Jugé depuis la mi-octobre, Raoul Weil est accusé d'avoir aidé 20'000 riches clients américains à échapper au fisc, privant es Etats-Unis de recettes se chiffrant à quelque 20 milliards de dollars.
"Je lui ai dit plusieurs fois: ce business est un cauchemar", a encore affirmé Martin Liechti à la barre, qui avait déjà indiqué lundi avoir eu du mal à convaincre l'accusé de la gravité de la situation.
Lui-même arrêté en 2008 aux Etats-Unis, Martin Liechti, 53 ans, dont la déposition a commencé mercredi dernier, est un des témoins-clé de l'accusation et n'a échappé aux poursuites qu'en échange de sa collaboration avec les autorités.
Mardi, la défense a de nouveau tenté de mettre en cause son témoignage, en suggérant qu'il noircissait le trait par rancoeur envers l'accusé qui ne lui aurait pas accordé de promotion assez rapide à l'époque.
"Il n'y a rien de sympathique que vous pourriez reconnaître s'agissant de cet homme que vous présentiez pourtant comme votre ami, n'est-ce pas?", a ironisé un des avocats de Raoul Weil, Matthew Menchel.
Selon la défense, le témoin a minimisé auprès de ses supérieurs la gravité des irrégularités commises afin d'afficher de bons résultats, incitant ainsi d'autres banquiers à enfreindre les règles.
Le procès de l'ancien responsable de la gestion de fortune chez UBS a commencé le 14 octobre et doit durer un mois. L'ex-banquier de 54 ans, arrêté en 2013 à Bologne, en Italie, puis extradé aux Etats-Unis, risque jusqu'à cinq ans de prison.
UBS collabore depuis 2009 avec les enquêteurs du gouvernement américain après avoir payé une amende de 780 millions de dollars. Elle a ainsi remis aux autorités américaines les noms de milliers de clients soupçonnés d'avoir fraudé le fisc.