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Religion: 64% de personnes sans confession contre 17% de pratiquants

La majorité des Suisses se dit sans confession et seulement moins d'un cinquième de la population avoue pratiquer une religion. En revanche, des pratiques spirituelles alternatives, notamment orientales, voient le jour un peu partout dans le pays.

03 juil. 2012, 15:19
Il ouvrira ses portes au public le 1er juillet prochain

Individus et institutions s'éloignent toujours plus des confessions alors que la religion est plus présente dans les médias et la politique. Selon une étude, les personnes sans confession représentent 64% de la population en Suisse mais 17% des habitants demeurent pratiquants.

De plus, 10% de la population suisse se définit comme opposée à la religion et 9% dit s'être tourné vers des pratiques spirituelles alternatives, souvent orientales. Les investigations du programme national de recherche "collectivités religieuses, Etat et société" (PNR 58) concluent à une sécularisation de la religion en Suisse et à une diversité croissante du paysage religieux.

"Les grandes Eglises perdent des membres et le nombre de personnes sans confession augmente", a déclaré mardi à Berne Jörg Stolz, directeur de l'Observatoire des religions en Suisse. "Pour le catholicisme par exemple, il y a une forte perte d'intérêt, moins de baptêmes et une proportion croissante de fâchés, sans oublier ceux qui veulent simplement échapper aux impôts ecclésiastiques."

D'après les analyses des chercheurs, le nombre de catholiques romains et d'évangélistes dégringole depuis la fin des années 1960 et "la révolution culturelle de mai 68". Au contraire, une majorité de personnes se distancient des enseignements religieux officiels et des collectivités, ceci dans toutes les confessions.

Plusieurs courants religieux minoritaires voient l'effectif de leurs fidèles augmenter. Ces derniers sont souvent très engagés.

Des groupes libéraux et conservateurs s'opposent au sein du christianisme, du judaïsme et de l'islam. La sécularisation va de pair avec une montée des fondamentalismes mais aussi, notamment, avec un durcissement des relations entre les individus très religieux et ceux qui ne le sont pas.

Solutions pragmatiques

Pour le PNR 58, pas moins de 28 groupes de recherche ont été mobilisés entre 2007 et 2010 sur l'ensemble du territoire suisse. Leurs enquêtes ont été financées par la Confédération à hauteur de 10 millions de francs.

Selon les chercheurs, les autorités helvétiques doivent s'efforcer d'atteindre l'égalité entre les divers groupes religieux et encourager le respect de la liberté de croyance.

"A court terme, il convient à l'Etat de trouver des solutions pragmatiques, comme dans le cas de l'enseignement de la religion à l'école et des jours fériés concernant des fêtes sacrées", confie René Pahud de Mortanges. Membre de la direction du PNR 58 et professeur à l'Université de Fribourg, celui-ci rappelle qu'il n'était pas du ressort de l'étude de proposer des mesures politiques concrètes.

Volonté d'intégration

Selon le chercheur, des questions plus importantes se posent sur le long terme. "L'Etat encourage la volonté d'intégration des personnes immigrées, par exemple par le soutien à la formation d'imams compétents et fiables. Il devrait aussi aider financièrement les communautés qui s'engagent pour donner des cours de langue ou proposer des activités à leurs membres."

L'intérêt de la problématique religieuse s'est renforcé dans le débat public. "Tant dans les préaux que les médias, on mélange souvent religion, migrations et conflits politiques internationaux. D'où les amalgames entre islam et criminalité ou port du voile et fondamentalisme", signale Christoph Bochinger, président du comité de direction du PNR 58.

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