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Rentrée politique: aucun soutien à Ecopop, UDC critiquée

L'UDC, le PBD, les Verts et le Parti évangélique étaient en assemblée ce weekend. Aucun d'entre eux n'a soutenu l'initiative Ecopop visant à limiter l'immigration. Côté fédérales 2015, les formations ont toutes mis la pression sur l'UDC, allant jusqu'à remettre en question sa place au Conseil fédéral.

24 août 2014, 14:37
Les oreilles de Toni Brunner ont dû siffler ce weekend. L'UDC est critiqué par la plupart des partis.

Quatre partis, l'UDC, le PBD, les Verts et le Parti évangélique (PEV), ont tenu samedi leur assemblée de délégués et donné leurs mots d'ordre pour les prochaines votations fédérales. Ils ont tous rejeté l'initiative Ecopop, qui vise à limiter le solde migratoire à 0,2% en Suisse. Epinglée pour ses projets d'initiatives, l'UDC n'a pas été épargnée par les critiques.

L'initiative Ecopop, qui sera soumise en votation le 30 novembre, a été balayée par 298 voix contre 80 par les délégués de l'UDC, réunis à Unterägeri (ZG). Le comité central du parti l'avait rejeté la veille par 49 voix contre 3.

Les délégués ont ainsi suivi les arguments de leur direction, soucieuse de ne pas mettre en péril la mise en oeuvre de l'initiative "contre l'immigration de masse", approuvée le 9 février dernier. Le conseiller national zougois Thomas Aeschi a pour sa part dénoncé "une attaque frontale" contre l'économie suisse.

Un rejet partagé par le second parti gouvernemental à se réunir samedi. A Pully (VD), les délégués du PBD ont dit "non" à ce texte par 99 voix contre 2 et 3 abstentions. "L'acceptation de cette initiative serait un repli de plus sur nous-mêmes", a défendu Charles Piguet, président de la section genevoise.

Unanimité à gauche

A gauche, les Verts et le Parti évangélique (PEV) se sont accordés pour dire que le texte ne résoudrait aucun problème, mais en créerait plutôt de nouveaux. "Une restriction de l'immigration aurait en outre un impact dévastateur sur l'économie", a déclaré la présidente du PEV Marianne Streiff lors de l'assemblée du parti à Fribourg.

L'immigration n'est qu'un facteur parmi d'autres, a ajouté la coprésidente des Verts Adèle Thorens lors de son discours à Rotkreuz (ZG). "Ce qui est déterminant, c'est l'empreinte écologique de chacun et à cet égard, il existe de grandes différences entre pays".

Au final, le texte a été rejeté par 106 voix contre 2 et 8 abstentions par les délégués des Verts et par 67 voix contre 7 et 3 abstentions par ceux du PEV.

Divisions sur les prochaines votations

Les partis se sont montrés davantage divisés sur les deux objets des votations fédérales soumis au peuple le 28 septembre. Sans surprise, les délégués de l'UDC ont balayé l'initiative socialiste pour une caisse maladie unique et publique par 354 voix contre 3.

Ceux du PBD l'avaient déjà nettement rejetée lors de la dernière assemblée du parti. Le texte a par contre été soutenu par les Verts, qui l'ont approuvé par 93 voix contre 6 et 4 abstentions.

Les écologistes ont en revanche balayé l'initiative de GastroSuisse "Stop à la TVA discriminatoire pour la restauration!" par 75 voix contre 10 et 4 abstentions. Ils ont certes admis qu'une réduction du taux de TVA mènerait à de plus petits prix, mais ce seraient principalement les revenus élevés qui en profiteraient, selon eux.

Longs débats au PBD

A droite, les bourgeois-démocrates ont longuement débattu sur le texte - qui réclame que le taux de TVA pour la restauration (8%) soit abaissé au même niveau que les établissements à l'emporter (2,5%).

Des débats à l'image des désaccords au sein même du parti. Pour rappel, la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf (PBD) est opposée au texte, alors que l'ancien président de parti, le conseiller national bernois Hans Grunder, y est favorable.

Selon Eveline Widmer-Schlumpf, les prestations proposées au restaurant vont au-delà de l'achat de denrées alimentaires. Baisser la TVA pour les restaurants à 2,5% ferait perdre jusqu'à 750 millions par an à la Confédération, estime-t-elle.

Hans Grunder a eu beau rappeler que le client de restaurant doit débourser trois fois la TVA que le client d'un take-away débourse, rien n'y a fait. Les délégués ont refusé le texte par 72 voix contre 25 et quatre abstentions. Quasi-unanimité par contre à l'UDC, qui a approuvé l'initiative par 357 voix contre une.

L'UDC critiquée

La politique menée par le parti agrarien était à nouveau sur toutes les lèvres samedi. En ouverture d'assemblée, les bourgeois-démocrates ont ainsi pu entendre leur président, Martin Landolt, à nouveau fustiger "l'extrémisme" de l'UDC et son projet de déposer une initiative réclamant la primauté du droit suisse sur le droit international.

Il s'est interrogé: "Le droit suisse doit être au-dessus de tout. Faut-il comprendre que nous, Suissesses et Suisses sommes au-dessus des autres? Au-dessus de tout?" Un avis partagé par la coprésidente des Verts Regula Rytz, pour qui instaurer la primauté du droit suisse sur le droit international, "conduirait à l'abolition de fait du droit international".

La présidente du PEV Marianne Streiff a quant à elle dénoncé la nouvelle initiative sur l'asile qu'envisage de lancer l'UDC. Ce modèle est inhumain, contraire aux valeurs chrétiennes et égoïste vis-à-vis des pays voisins, a-t-elle estimé.

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