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Saccage du bar "Elvis et Moi" à Fribourg: verdict attendu mardi

Le jugement du procès relatif au saccage du bar "Elvis et Moi" à Fribourg est attendu mardi. Trois des protagonistes pourraient voir les peines prononcées en première instance confirmées, voire aggravées.

26 oct. 2012, 14:47
Valentine Jaquier, la patronne du bar "Elvis et Moi" et son avocat Christian Delaloye.

Les trois Bernois accusés d'avoir participé au saccage du bar fribourgeois "Elvis et Moi" en octobre 2008 pourraient voir les peines prononcées en première instance confirmées, voire aggravées. Tel est du moins le réquisitoire du Ministère public. La défense a plaidé l'acquittement.

"Les faisceaux d'indices sont si serrés qu'ils ne peuvent conduire qu'à une condamnation", a dit le représentant du Ministère public Marc Bugnon. Ce dernier a même demandé l'aggravation de la peine de l'un des trois prévenus, le pépiniériste ayant du mal à rester réveillé, soit 120 jours-amendes avec cinq ans de sursis, au lieu de 100 jours-amendes et deux ans de sursis.

Les deux autres risquent de voir maintenue leur peine de respectivement 360 heures de travail d'utilité publique et 90 jours-amendes, toutes deux avec deux ans de sursis. Les chefs d'accusation retenus sont l'émeute, les lésions corporelles simples et la violence ou menace contre les autorités et les fonctionnaires.

Pour mémoire, 19 personnes ont été condamnées par ordonnance pénale en décembre dernier pour la mise en pièces du bar "Elvis et Moi" ainsi que des instruments du groupe Camerata Mediolanense. Motif des casseurs: empêcher la tenue d'un concert jugé d'extrême-droite.

Musique de la Renaissance

L'avocat des musiciens italiens, Philippe Ehrenström, a souligné le tort que toute cette affaire a causé à ses clients. Le groupe est spécialisé dans la musique de la Renaissance et n'a rien à voir avec l'extrême-droite, mais cette publicité négative leur colle désormais aux basques.

En outre, même si cette réputation était avérée cela n'aurait pas pour autant justifié la violence du raid. Il n'y a pas eu de blessés dans le groupe de musiciens, "mais c'est un miracle".

Le dernier des Mohicans

Seize des personnes condamnées en décembre ont accepté leur peine, après avoir pour certaines retiré leur opposition peu avant le procès. N'a comparu vendredi que l'un des recourants, le pépiniériste ayant fait usage de son droit à ne pas s'exprimer.

Les deux autres ne se sont pas présentés. "Au moins maintenant on sait qu'ils font tout ensemble", s'est exclamé Me Christian Delaloye, l'avocat de Valentine Jaquier, la patronne du bar dévasté. "Ils cassent ensemble, ils se bécottent même durant le procès et ils tombent malades en même temps".

Le procureur n'a pas contesté le droit d'un des prévenus de se taire, mais il a fortement critiqué son attitude: il a en particulier évoqué "une désinvolture exaspérante".

L'homme a sommeillé, s'est mis les doigts dans le nez et a copieusement bâillé. "Le prévenu est muet, son avocat est aveugle", s'est exclamé le procureur. "Il ne suffit pas de clamer qu'il n'y a pas de preuves, pour que celles-ci disparaissent".

Le procureur a rappelé le copié-collé des attitudes entre tous les protagonistes: réception de sms de l'organisateur à l'ensemble de la troupe la veille, leur localisation au même moment à Fribourg, le fait que la majorité a accepté sa condamnation.

Jetés aux lions

Les deux avocats de la défense ont plaidé l'absence totale de preuves contre leurs clients, comparés pour deux d'entre eux aux victimes expiatoires jetées aux lions au temps des Romains. La seule chose qui est sûre c'est que leurs téléphones portables ont été localisés à Fribourg le soir des faits.

"Il n'y a pas une seule preuve, aucune trace ADN ou autre", a plaidé Hans Keller, défenseur du pépinériste.

Le jugement est attendu pour mardi après-midi.

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