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Santé: bientôt possible de dépister soi-même le VIH en Suisse ?

Autorisé dans 40 pays à l’instar de la France (depuis 2015), le kit d'autodépistage du VIH pourrait prochainement apparaître dans les pharmacies suisses. Bonne nouvelle, disent les milieux de la prévention, mais son usage doit être surveillé.

08 janv. 2018, 12:07
Les discussions sont en cours pour autoriser les kits d'autodépistage du VIH en Suisse.

La pratique de l’autodépistage n’est pour l’heure pas autorisée en Suisse. Une des causes de cette interdiction est liée à la fiabilité de ces tests jugée insuffisante par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Reste qu’aujourd’hui, les meilleurs kits d'autodépistage disponibles sur le marché affichent un taux de fiabilité proche des 100%. Un fabricant français a d’ailleurs approché l’OFSP pour commercialiser ses autotests dans notre pays.

Un Office qui, interrogé par la Luzerner Zeitung, explique avoir entamé des discussions avec la Commission fédérale pour la santé sexuelle. «Je pense que nous recommanderons l’autorisation», projette son président dans le quotidien lucernois. Le rapport sera présenté en mars.

Concrètement, un test dure une quinzaine de minutes. L'utilisateur se pique pour prélever un goutte de sang qu'il transfère ensuite dans une petite éprouvette munie d'une languette. Si deux bandes apparaissent, le patient est contaminé par le virus. 

 

 

 

 

«Il faut faire très attention»

Outre la fiabilité des autotests, l’OFSP pointe aussi les risques liés à l’encadrement. Comment anticiper le comportement d’un individu qui se retrouverait seule face à un résultat positif ? Un argument qui inquiète également le conseiller national Manuel Tornare qui siège au comité de l’Aide Suisse contre le Sida. Contacté, ce dernier indique être «personnellement en faveur de ces tests, pour autant que la personne soit suivie». L’ancien maire de Genève appelle à la prudence. «Il faut faire très attention, on ne peut pas distribuer ces kits comme ça, ce n’est pas anodin. Un accompagnement est crucial, c’est une question de survie», tonne-t-il.

 

 

Interrogé par Le Matin, le directeur du Groupe sida Genève, David Perrot, se fend d’un avis moins tranché. «Les gens sont assez responsables pour savoir s’ils ont besoin d’être accompagnés dans leur dépistage», déclare-t-il en soulignant qu’une prise de sang doit en tous les cas confirmer un résultat positif.

De son côté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) soutient cet outil depuis 2016. «L’autotest du VIH est un outil innovant qui favorise l’autonomisation du patient, permet de diagnostiquer davantage de personnes VIH-positives».
 
 

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