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Médicaments: une campagne pour faire baisser le prix des génériques en Suisse

L'ONG Public Eye a lancé une campagne pour baisser le prix des médicaments. L'organisation déplore une marge de manœuvre trop grande des firmes pharmaceutiques dans la fixation des tarifs.

22 mai 2018, 14:09
L'ONG Public Eye a lancé mardi une campagne pour demander au gouvernement des efforts contre le prix des médicaments.

Le Conseil fédéral doit recourir à des licences obligatoires pour autoriser les génériques malgré les brevets des groupes pharmaceutiques. L'ONG Public Eye a lancé mardi une campagne pour demander au gouvernement des efforts contre le prix des médicaments.

"Les firmes pharmaceutiques peuvent pratiquement fixer les prix des médicaments comme bon leur semble", déplore-t-elle dans un appel au président de la Confédération Alain Berset et au conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann. Le problème d’accès aux "médicaments vitaux" ne concerne plus seulement les pays en développement et émergents, affirme l'ONG, soutenue par la Ligue suisse contre le cancer.

Les tarifs des anticancéreux en Suisse aussi explosent, parfois au-dessus de 100'000 francs par an et par patient. Un prix que conteste Roche. Le traitement combiné reste dans l'assurance de base et coûte 80'000 francs par an, même si ce tarif peut augmenter en fonction de la durée des soins.

En marge de l'Assemblée mondiale de la santé (AMS) lundi à Genève, M. Berset a admis que des "efforts" législatifs doivent être menés pour améliorer l'accès aux génériques, sans en dire davantage pour le moment. La différence du prix de ces médicaments avec les pays voisins peut atteindre "du simple au double".

Aveu lancé par Berset

A l'étranger, la question est plus "sensible" en raison des différences économiques entre pays. Il faut trouver un équilibre entre recherche au sein des entreprises, recherche publique et une mise sur le marché qui garantisse une capacité à investir, a dit également M. Berset.

En 2017, des économies de près de 200 millions de francs ont été constatées sur le prix des médicaments en Suisse. Mais cette campagne, qui s'accompagne d'une pétition, demande aux conseillers fédéraux de prendre des mesures aussi bien internes que dans la politique extérieure.

Dans son rapport "Protégez les patients, pas les brevets", l'ONG relève que des licences obligatoires permettraient de satisfaire à la fois "les intérêts d'une industrie très rentable et les besoins de santé publique". Un dispositif prévu par un accord sur la propriété intellectuelle à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Colombie ou Thaïlande

Ces licences obligatoires seraient injustifiées, a dit à l'ats un porte-parole de Roche. Selon le groupe bâlois, aucune base légale n'existe et un bon système de brevets est indispensable pour l'industrie pharmaceutique.

Public Eye cible les pressions "très fortes" de Novartis et Roche mais aussi les autorités suisses contre le recours à cette mesure, notamment en Colombie et en Thaïlande. Mais cette "protection excessive" a également des conséquences en Suisse même, comme l'a montré un récent cas d'hépatite C. L'accès à un traitement innovant mais "extrêmement cher" n'est garanti pour les patients gravement affectés, déplore Public Eye.

En 2016, plus d'un franc sur cinq dépensés dans le cadre de la LAMal était lié aux médicaments, une proportion en augmentation chaque année, relève l'ONG. "Le recours à la licence obligatoire au pays des pharmas" ouvrirait l'accès aux "médicaments vitaux" dans le monde pour des millions de personnes, selon elle.

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