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Sauvetage: les rescapés rechignent à payer

Quand il s'agit de participer aux coûts des interventions, en hélicoptère notamment, certains rescapés essaient de prendre la tangente.

18 juil. 2012, 17:35
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La vie humaine reste la priorité dans le sauvetage en montagne. Et heureusement car au moment de payer, ceux qui ont économisé des obsèques ont souvent des oursins dans les poches. 

Une fois en sécurité, quelques-unes des personnes tirées de situations de détresse se montrent soudain pressées de quitter les lieux, constate le "Walliser Bote" dans un reportage sur Air Zermatt. Au final, la compagnie d'hélicoptères porte chaque année au négatif de ses comptes entre 70'000 et 100'000 francs pour non-recouvrement de coûts de sauvetage, selon son directeur Gerold Biner.
 
Bruno Bagnoud, patron d'Air-Glaciers, a indiqué que le manque à gagner de sa compagnie lié à cette raison était du même ordre de grandeur. Un des principaux problèmes est celui des personnes qui sont "seulement" victimes d'épuisement total, d'accès de panique ou autres mais sans être blessées ou malades.
 
Dans ce genre de cas, les assurances accident ou maladie ne couvrent en principe pas les coûts d'un sauvetage. Et alors que les Suisses sont généralement bien assurés ou couverts par leur qualité de donateurs d'un organisme de sauvetage, il en va parfois autrement avec certains étrangers, en particuliers venus d'Europe de l'Est, selon les responsables d'Air Zermatt.
 
Tour de vis
 
La compagnie haut-valaisanne a ainsi perdu par le passé jusqu'à quelque 250'000 francs par année. Mais elle a depuis serré la vis. "Si quelqu'un ne peut payer ni en liquide ni avec carte de crédit, nous exigeons des garanties écrites de paiement", par exemple auprès d'un employeur ou d'une assurance, a précisé son chef des interventions Roger Buchmann cité dans le "Walliser Bote".
 
En dernier recours, la police est appelée pour faire entendre raison aux récalcitrants. Dans certains cas d'étrangers insolvables, des sociétés de recouvrement sont sollicitées, mais ces démarches ont un succès mitigé. Et comme les frais administratifs s'accumulent, ces démarches n'en valent parfois finalement plus la peine et le cas est porté aux pertes et profits.
 
La Rega (Garde aérienne suisse de sauvetage) établit pour sa part une facture après une intervention. En cas de difficultés de paiement, "les cas sont traités individuellement", a indiqué une responsable des communications, qui relève que la coordination internationale en matière d'assurance maladie (Institution commune LAMal) facilite souvent le règlement des cas.
 
D'autres mesures, comme des versements échelonnés, peuvent aussi être prises en compte, et limiter les pertes. Mais la Rega aussi doit porter au négatif de ses comptes des coûts d'intervention non couverts par des personnes insuffisamment assurées ou insolvables.
 
Spécificité valaisanne
 
Cas exceptionnel, le Valais a depuis 1996 une loi cantonale sur les secours et une Organisation cantonale valaisanne des secours (OCVS), font encore remarquer tant Bruno Bagnoud que Gerold Biner. Couvrant, en partie du moins, les coûts non payés pour des sauvetages, elle a notablement amélioré la situation des sociétés appelées à remplir un service public mais pas toujours en mesure de le faire payer.
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