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Scrutin test sur les horaires des stations-service le 22 septembre

Un scrutin à valeur de test aura lieu le 22 septembre sur la libéralisation des horaires d'ouverture des magasins des stations-service.

19 août 2013, 09:40
Various products in the shop at the BP gas station in Oftringen in the canton of Aargau, Switzerland, pictured on November 4, 2010. (KEYSTONE/Gaetan Bally)

Verschiedene Produkte im Shop der BP-Tankstelle in Oftringen im Kanton Aargau, aufgenommen am 4. November 2010. (KEYSTONE/Gaetan Bally)

La votation du 22 septembre sur les magasins des stations-service aura valeur de test pour les libéralisations à venir. La droite espère lever une contrainte administrative absurde et renouer avec le succès de 2005 sur l'ouverture dominicale des magasins dans les gares. La gauche rejette un engrenage dangereux.

Rien n'est joué. Un premier sondage de l'institut gfs.bern donne les deux camps au coude à coude avec un seul point d'avance aux opposants à la révision de la loi sur le travail initiée par le conseiller national Christian Lüscher (PLR/GE) et combattue par référendum.

Selon le droit en vigueur, les stations-service peuvent faire travailler du personnel la nuit et le dimanche. Entre 1h et 5h, les employés ne peuvent toutefois s'occuper que de la vente de carburant et du service de cafétéria. Le magasin attenant doit être fermé.

Sous le slogan "légaliser les saucisses à rôtir", la droite veut en finir avec ce qu'elle considère être une restriction absurde. Pourquoi pouvoir acheter une pizza spongieuse, mais pas une boîte de salade de fruits, deux cervelas sous vide ou des mouchoirs ? Ce serait tout bénéfice pour des personnes travaillant de nuit comme les policiers ou le personnel soignant.

La révision permettra de corriger le tir. Les stations-service pourront offrir en tout temps les produits et les prestations répondant principalement aux besoins des voyageurs.

Effets limités

Pour les partisans de la réforme, comme le Conseil fédéral, les effets seront limités. La levée de l'interdiction ne concernera que les shops des stations situées sur les aires d'autoroute et le long d'axes de circulation importants fortement fréquentés par les voyageurs. Ce qui exclut les magasins sur les voies d'accès aux grandes villes et de trafic pendulaire entre localités proches.

Les commerces ne devront en outre proposer que des articles de base: alimentation, hygiène et autres journaux et revues. Ils ne pourront être vendus que dans des quantités pouvant être portées par une seule personne.

Combien de shops concernés ?

Le nombre de stations-service concernées reste sujet à polémique. Moins de 30, selon le comité en faveur du "oui" qui affirme que seuls la vingtaine de sites assurant déjà un service 24 heures sur 24 vont ouvrir leur shop.

Les employés présents pourront probablement assurer ces ventes. Le recours à du personnel supplémentaire devrait rester très exceptionnel, assure le Conseil fédéral pour qui la révision de loi n'aura qu'un impact mineur sur le nombre d'employés travaillant de nuit.

Les heures d'ouverture effectives resteront déterminées par les cantons qui sont souvent plus restrictifs que ce qu'autorise la loi fédérale sur le travail, poursuit le gouvernement.

Toutes ces assurances sont loin de convaincre les syndicats et la gauche, qui peuvent compter dans leur combat sur les milieux proches des Eglises, mais aussi sur l'association des patrons boulangers-confiseurs.

Premier pas dangereux

Réunis au sein de l'Alliance pour le dimanche, les référendaires craignent que le projet ne fasse tache d'huile. Selon eux, ce n'est qu'une première étape en vue de libéralisations plus massives.

Sous pression du Parlement, le Conseil fédéral planche en effet sur une harmonisation nationale des horaires des commerces (au moins jusqu'à 20h00 en semaine) et sur une redéfinition du travail dominical autorisé en zone touristique. Toutes ces réformes se feront sur le dos des travailleurs alors que la population n'en veut pas, dénoncent les opposants.

L'immense majorité des projets cantonaux de libéralisation ont été rejetés ces dernières années. Le projet concernant les stations-service ne répond à aucun besoin avéré. Il ne servira qu'à doper les ventes d'alcool passé une certaine heure, assurent les référendaires.

Aux frais des travailleurs

Même si les clients potentiels ne sont pas nombreux, le personnel en fera les frais. D'après les opposants, de nombreuses personnes déjà mal payées, surtout des femmes, devront travailler exclusivement la nuit, se couper totalement de leur vie sociale et mettre leur santé en danger. Si ce n'est leur vie au vu des attaques contre les stations-service.

Le camp du "non" met aussi en garde contre les effets collatéraux du projet. Pour approvisionner les magasins concernés et les protéger à toute heure, il faudra du personnel supplémentaire. Ce serait en outre un non-sens écologique que d'encourager les achats motorisés la nuit.

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